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L'état de santé des réfugiés au Soudan du Sud, priorité actuelle du HCR

Enregistrement de nouveaux arrivants au camp de Yusuf Batil à Maban dans l'état du du Haut-Nil au Soudan du Sud.
HCR/P. Rulashe
Enregistrement de nouveaux arrivants au camp de Yusuf Batil à Maban dans l'état du du Haut-Nil au Soudan du Sud.

L'état de santé des réfugiés au Soudan du Sud, priorité actuelle du HCR

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué mardi que l'état de santé des réfugiés soudanais se trouvant au Soudan du Sud était devenu la priorité du HCR alors que les conditions continuent de s'y détériorer ces derniers jours du fait de l'afflux incessant de nouveaux arrivants et des inondations causées par des pluies torrentielles.

« Nous surveillons étroitement l'apparition possible de maladies », a déclaré le porte-parole de HCR, Adrian Edwards, qui a ajouté que les agences partenaires du HCR dans le domaine de la santé mènent une campagne de dépistage de grande ampleur pour mieux connaître les taux de mortalité réels et l'étendue de la couverture vaccinale dans les camps de réfugiés dans les États du Haut Nil et d'Unity, au Soudan du Sud.

« Dans des lieux reculés comme les régions frontalières des États d'Unity et du Haut Nil, les problèmes à résoudre sont très particuliers au regard des autres opérations menées par le HCR à travers le monde. De vastes programmes de soins de santé, d'hygiène et d'assainissement sont indispensables pour contrer la menace pesant sur la santé de ces réfugiés », a souligné Adrian Edwards.

Au 5 juillet, le HCR avait enregistré l'arrivée, en Éthiopie et au Soudan du Sud, de 211.700 réfugiés en provenance des états soudanais du Nil Bleu et du Sud-Kordofan. L'immense majorité – 175.000 – se trouve au Soudan du Sud, dans les états d'Unity et du Haut-Nil.

La semaine dernière, une augmentation rapide des cas de diarrhée sanglante a été observée. Afin de garantir un accès à l'eau potable, des puits supplémentaires sont creusés et des équipes de forage déployées. « La problématique essentielle est de fournir suffisamment d'eau potable à tous les réfugiés et de prévenir les maladies dans ces régions reculées et fragiles du Soudan du Sud », a relevé Adrian Edwards.

Le HCR distribue également cette semaine des milliers de jerrycans et de seaux à toutes les familles comptant des enfants âgés de moins de cinq ans. Des doses supplémentaires de chlore sont également utilisées pour traiter l'eau. Enfin, des efforts sont déployés pour sensibiliser les plus jeunes aux risques de santé encourus.

Les réfugiés hésitaient auparavant à être transférés hors de la zone frontalière, mais les efforts de mobilisation communautaire ont abouti à des résultats positifs. Le HCR coopère ainsi avec les autorités locales pour identifier d'autres sites disposant de sources d'eau pour soulager la pression sur les installations existantes et héberger les nouveaux arrivants.

En raison des précipitations abondantes et des inondations subséquentes, les quelques routes existantes sont devenues impraticables, ralentissant la livraison de l'aide. Le transport par hélicoptère d'articles de première nécessité est également envisagé, mais impossible pour le moment en raison d'un manque de fonds.

L'appel révisé du HCR pour les réfugiés soudanais en Éthiopie et au Soudan du Sud s'élève à 220 millions de dollars. Début juillet, le HCR avait reçu 45,9 millions de dollars (11,6 millions de dollars pour l'Éthiopie et 33,6 millions de dollars pour le Soudan du Sud), ce qui représente moins de 21% des besoins estimés.