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Selon le HCR, l'aide humanitaire aux 200.000 réfugiés soudanais approche du point de rupture

Enregistrement de nouveaux arrivants au camp de Yusuf Batil à Maban dans l'état du du Haut-Nil au Soudan du Sud.
HCR/P. Rulashe
Enregistrement de nouveaux arrivants au camp de Yusuf Batil à Maban dans l'état du du Haut-Nil au Soudan du Sud.

Selon le HCR, l'aide humanitaire aux 200.000 réfugiés soudanais approche du point de rupture

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a mis en garde mercredi quant à l'aggravation de la situation des Soudanais qui fuient les États du Sud-Kordofan et du Nil Bleu, devenue critique. Plus de 200.000 personnes sont désormais réfugiées dans les pays voisins, en Éthiopie et au Soudan du Sud, et les efforts de secours approchent du point de rupture.

« La combinaison entre les conditions difficiles et dangereuses au Soudan du Sud et l'arrivée massive de réfugiés mettent nos opérations à rude épreuve », a indiqué le Haut Commissaire António Guterres dans un communiqué de presse. « Et chaque jour, il y a de nouveaux arrivants, dont de nombreuses personnes souffrant de malnutrition ainsi que des groupes d'enfants non accompagnés. »

Les bureaux du HCR en Éthiopie et au Soudan du Sud ont enregistré, à ce jour, l'arrivée de 211.700 réfugiés en provenance des États soudanais du Nil Bleu et du Sud-Kordofan. Parmi eux, 36.700 personnes se trouvent dans la région éthiopienne d'Assosa.

Toutefois, la pression majeure de cet afflux affecte le Soudan du Sud, avec 62 000 personnes se trouvant dans l'État d'Unity et 113.000 autres dans l'État du Haut Nil – la plupart dans des zones reculées et dépourvues d'infrastructures basiques. Les enfants et les adolescents jusqu'à 18 ans représentent 52% de la population réfugiée à Assosa, 44% dans l'État du Haut Nil et 65% dans l'État d'Unity.

Au Soudan du Sud, les problèmes concernant les faibles ressources en eau potable pour cette population deviennent particulièrement aigus, alors même que la saison des pluies a débuté. Ainsi, une large partie du camp de Jammam dans l'État du Haut Nil est recouverte d'eau à hauteur de la cheville, et pourtant la disponibilité de l'eau potable et le fonctionnement des installations sanitaires est bien inférieur aux besoins. Des puits ont été creusés sur place et dans d'autres camps, mais de nombreux réfugiés reçoivent, encore aujourd'hui, seulement un tiers – voire moins – du minimum requis en eau potable pour couvrir les besoins journaliers, avec les risques sanitaires qui peuvent en découler.

« La complexité de la crise au Soudan en fait une crise à part », a indiqué António Guterres. « Nous sommes aux prises avec une situation où beaucoup de nouveaux réfugiés arrivent dans un état de malnutrition déjà préoccupant, où il y a une forte menace liée aux maladies transmises par l'eau, où d'importantes populations réfugiées se trouvent dans des lieux clairement dangereux et où les routes inondées bloquent l'accès et la possibilité de transférer les réfugiés ailleurs – même là où il y a de meilleurs sites. Davantage d'aide est plus que jamais nécessaire d'urgence. »

Le HCR a appelé les gouvernements des pays donateurs et le grand public à aider en versant des fonds supplémentaires pour la crise des réfugiés soudanais. Le 22 juin dernier, le HCR avait annoncé que les contributions reçues pour le Soudan du Sud étaient désormais épuisées. Ses besoins financiers pour aider les réfugiés soudanais en Ethiopie et au Soudan du Sud dépassent désormais 219 millions de dollars pour 2012. Actuellement, le HCR n'a reçu que 45,9 millions de ce montant.