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Lors d'une conférence historique, Ban plaide en faveur d'un traité multilatéral sur le commerce des armes

Armes légères et de petit calibre collectées dans le cadre d'un processus de désarmement de l'ONU. Photo ONU/S. Waak
Armes légères et de petit calibre collectées dans le cadre d'un processus de désarmement de l'ONU. Photo ONU/S. Waak

Lors d'une conférence historique, Ban plaide en faveur d'un traité multilatéral sur le commerce des armes

Lors d'un rassemblement sans précédent, le Secrétaire général a exhorté les États Membres à élaborer un traité juridiquement contraignant pour réglementer le commerce des armes.

À l'occasion d'un rassemblement sans précédent, le Secrétaire général Ban Ki-moon a exhorté mardi les États Membres à élaborer un traité afin de réglementer le commerce des armes, soulignant qu'il était grand temps de se doter de normes pertinentes.

« Nous avons fait des progrès considérables dans le domaine des armes de destruction massive, mais la communauté internationale n'a pas su maintenir le même élan s'agissant des armes classiques », a déclaré M. Ban aux États Membres à l'ouverture de la toute première Conférence des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes.

« Certes, les questions nucléaires font toujours la une des journaux, mais les armes classiques tuent tous les jours », a-t-il fait observer, avant de préciser que les transferts d'armes classiques mal réglementés alimentent les conflits civils, déstabilisent des régions entières et consolident les réseaux criminels et les groupes terroristes.

En Afrique, entre 1990 et 2005, 33 pays ont perdu quelque 284 milliards de dollars à cause de conflits alimentés par des transferts d'armes et de munitions, dont 95% viennent de l'extérieur du continent. Et actuellement, le coût de 60 années de maintien de la paix de l'ONU est moindre que celui de six semaines de dépenses militaires, a indiqué le Secrétaire général.

En l'absence de normes communes et strictes pour guider les décisions nationales sur le transfert des armes, il est très aisé d'utiliser de telles armes pour commettre des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme, et de détourner ces armes vers les marchés illicites, souligne le site Internet de la Conférence, dont l'objectif est d'élaborer un instrument juridiquement contraignant.

« La mauvaise réglementation du commerce des armes classiques est un obstacle notable à tout ce que nous faisons, dont le moindre n'est pas l'accès humanitaire », a déploré Ban Ki-moon. Une série de normes agréées sur l'exportation des armes, conjuguée à des législations nationales strictes, « peuvent changer tout et plus encore ».

M. Ban en a convenu : « la tâche est extrêmement complexe car le commerce des armes est au cœur des intérêts nationaux ». Les préoccupations sont légitimes et les points de vue diversifiés, a-t-il poursuivi. Vous devez, a-t-il dit en s'adressant aux États, vous accorder sur des « critères robustes » et faire en sorte que le Traité couvre tout l'éventail des armes et des activités pour combler les vides juridiques existants.

« Notre objectif commun est clair » : un traité pour le commerce des armes juridiquement contraignant qui aurait un véritable impact sur la vie de ces millions de gens qui souffrent des conséquences des conflits, de la répression et de la violence armées. « C'est ambitieux mais réalisable », a encouragé le Secrétaire général.

La Conférence des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes est la plus importante initiative jamais organisée dans le domaine du contrôle des armes. Elle poursuivra ses travaux jusqu'au 27 juillet. Quelque 2.000 représentants d'États Membres, d'organisations internationales et régionales et de la société civile participent à cet évènement, qui débutera ses travaux par un segment de haut niveau de deux jours.

En février dernier, les chefs de plusieurs agences des Nations Unies – notamment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme et le Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) – avaient plaidé en faveur de la création d'un tel traité.