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Rio+20: des experts de l'ONU se penchent sur le document final de la Conférence

Catarina de Albuquerque, Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour le droit à l'eau et à l'assainissement. Photo ONU/JC McIlwaine
Catarina de Albuquerque, Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour le droit à l'eau et à l'assainissement. Photo ONU/JC McIlwaine

Rio+20: des experts de l'ONU se penchent sur le document final de la Conférence

Des experts indépendants de l'ONU ont vendredi émis des recommandations quant au document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui s'est conclu la semaine dernière au Brésil par l'adoption d'un texte intitulé l'« Avenir que nous voulons ».

Si elle a salué l'engagement explicite pris par les États Membres pour réaliser « progressivement » le droit humain à l'eau potable et à l'assainissement, Catarina de Albuquerque, la Rapporteuse spéciale des Nations unies pour ce droit, a toutefois exhorté la communauté internationale à ne pas s'appuyer sur le terme de « réalisation progressive » pour tarder à mettre pleinement en œuvre cet engagement.

« La réalisation progressive d'un droit exige des États des mesures concrètes pour sa pleine réalisation en tenant compte des ressources maximales disponibles, y compris au travers de la coopération internationale », a-t-elle souligné, estimant qu'il n'y avait pas d'excuse pour repousser le moment de passer à l'action.

Les principes consacrés dans le document final Rio+20 doivent maintenant former le socle d'une action future et les États aller de l'avant pour mettre à disposition de tous, et en particulier des plus vulnérables, eau potable et systèmes d'assainissement, afin de réduire les inégalités.

De son côté, le Groupe de travail sur la question des droits de l'homme et des sociétés transnationales et autres entreprises, dirigé par Puvan Selvanathan, a exprimé sa préoccupation devant l'absence, dans le document final, de mention explicite à la nécessité pour le secteur privé de respecter les droits de l'homme dans ses efforts pour réaliser une économie verte.

« Les entreprises joueront un rôle majeur dans l'élaboration d'une telle économie et des garanties sont nécessaires pour veiller à ce que les politiques et stratégies entrepreneuriales destinées à promouvoir les objectifs de développement et de respect de l'environnement n'auront pas d'impact négatif sur les populations, les communautés et leurs moyens de subsistance », a expliqué Puvan Selvanathan.

« Un développement inclusif, équitable et durable peut seulement devenir une réalité lorsque le bien-être de l'individu devient la préoccupation principale et que ses droits sont réalisés et respectés », a insisté l'expert. Selon lui, ces droits devraient être « internalisés » à la fois en théorie et en pratique, en particulier dans le contexte d'une transition vers une économie verte.

« Par conséquent, les États ont besoin de faire passer un message clair à leurs compagnies pour qu'elles respectent les droits humains, en exerçant la plus grande diligence et en prenant les mesures qui s'imposent pour assister les personnes dont les droits ont été impactés de manière négative par les activités d'une entreprise. »