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Ban Ki-moon souligne le rôle crucial du Conseil de sécurité dans la protection des civils

Des civils déplacés par des attaques de la LRA. Photo ONU/Tim McKulka
Des civils déplacés par des attaques de la LRA. Photo ONU/Tim McKulka

Ban Ki-moon souligne le rôle crucial du Conseil de sécurité dans la protection des civils

Dénonçant le nombre croissant de civils pris pour cible dans les conflits armés, le Secrétaire général a attiré lundi l'attention sur le rôle déterminant du Conseil de sécurité.

Dénonçant le nombre croissant de civils pris pour cible dans des situations de conflit armé, le Secrétaire général Ban Ki-moon a attiré lundi l'attention sur le rôle déterminant que le Conseil de sécurité peut jouer à cet égard, à condition de se doter de nouvelles approches.

Venu présenter son neuvième rapport sur la protection des civils en période de conflits armés, M. Ban a déploré que des civils innocents fussent affectés par les violences jusque « dans des lieux supposés être des sanctuaires, tels que les écoles et les hôpitaux », comme c'est par exemple le cas en Afghanistan, en Somalie, au Soudan, au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo et en Côte d'Ivoire.

Le Secrétaire général a par ailleurs réaffirmé qu'en Syrie, les forces du Gouvernement syrien et les groupes armés combattent sans sembler se préoccuper des populations civiles. Des observateurs de l'ONU, a-t-il ajouté, risquent leur vie pour rendre compte de ce qui se passe dans ce pays, à savoir des attaques de plus en plus « brutales » et « fréquentes » contre les civils et des exécutions illégales.

Selon Ban Ki-moon, le Conseil de sécurité a fait d'important progrès au cours des dix-huit derniers mois, comme en témoigne l'« unité » dont il a su faire preuve pour mettre un terme aux violences et soutenir la démocratie en Côte d'Ivoire.

Devant les membres du Conseil, le Secrétaire général a toutefois plaidé en faveur d'interactions plus fréquentes avec les groupes non-étatiques pour qu'ils respectent les normes de protection des civils, soulignant toutefois que cela ne signifiait pas la reconnaissance de ces groupes.

Par ailleurs, les missions de maintien de la paix, mandatées pour protéger les civils, doivent pouvoir disposer des ressources et des forces nécessaires pour accomplir leur tâche, a préconisé le Secrétaire général.

Enfin, lorsque les autorités nationales ne parviennent pas à protéger les civils, ni à prendre les mesures nécessaires pour poursuivre en justice ceux qui perpètrent des crimes de guerre et violent les droits de l'homme, « le Conseil de sécurité devrait exercer un leadership fort pour une réponse au niveau international », a dit M. Ban.

De son côté, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mme Valerie Amos, a détaillé la situation alarmante en cours en Syrie et appelé toutes les parties prenantes à permettre un accès sans entrave des organisations humanitaires afin de fournir les premiers secours à la population civile qui en a besoin.

Faisant fond sur les recommandations du rapport du Secrétaire général, Mme Amos, également Coordonnatrice des secours d'urgence du système de l'ONU, a défendu l'idée d'un Traité sur le commerce des armes lourdes afin de renforcer les régulations portant sur le commerce et les transferts d'armements, jugées selon elle insuffisantes.

Elle a ensuite exhorté le Conseil à se doter d'une « approche plus énergique et systématique » afin d'appeler les parties en Syrie à s'abstenir d'utiliser des engins explosifs dans les zones habitées et à envisager d'autres actions plus fermes, « comme l'imposition de sanctions ciblées à l'encontre des parties qui font usage d'engins explosifs en violation du droit international applicable. »

La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a ensuite appelé de ses vœux un décompte plus systématique des victimes civiles : « Un tel décompte permettrait de mieux prendre la mesure des actions nécessaires pour une meilleure protection des civils tout en offrant aux parties à un conflit la possibilité de prendre davantage conscience des conséquences de leurs actions. »

L'établissement d'une « liste de pointage » pour guider l'action du Conseil lorsqu'il envisage une saisine de la Cour pénale internationale serait une avancée dans la bonne direction, a estimé Mme Amos.