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L'ONU considère les attaques de Boko Haram au Nigéria comme des crimes contre l'humanité

L'ONU considère les attaques de Boko Haram au Nigéria comme des crimes contre l'humanité

Des membres présumés de la secte Boko Haram au quartier général de la police à Maiduguri au Nigéria.
Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a condamné vendredi les attaques commises de manière répétée contre des églises au Nigéria par un groupe islamiste radical, prévenant que ces actes dirigés contre des civils, notamment sur la base de la discrimination religieuse ou ethnique, pouvaient constituer des crimes contre l'humanité.

Plus de 100 personnes auraient été tuées dans les attaques lancées, dimanche et lundi, par Boko Haram contre plusieurs églises dans l'état de Kaduna, situé au centre du pays. Boko Haram est le même groupe qui a revendiqué l'attentat commis l'an dernier contre le siège de l'ONU à Abuja, la capitale du Nigéria.

Près de 30 personnes ont trouvé la mort dans les premières attaques perpétrées dimanche puis dans les violences déclenchées en représailles par de jeunes chrétiens. Les autres victimes ont été faites parmi les forces de sécurité nigérianes et les Musulmans qui manifestaient devant les représailles lancées par les Chrétiens et, plus récemment, entre forces de sécurité et insurgés dans le district de Damaturu.

« Nous condamnons les attaques répétées de Boko Haram contre des lieux saints et la liberté religieuse, ainsi que ses tentatives flagrantes d'alimenter les tensions interconfessionnelles entre deux communautés ayant vécu en paix pendant si longtemps », a déclaré à la presse le porte-parole du Haut Commissariat, Rupert Colville.

M. Colville a ajouté que les membres de Boko Haram et d'autres groupes et entités associés, s'ils devaient être traduits en justice pour des attaques systématiques de cet ordre contre des civils, seraient très probablement inculpés de crimes contre l'humanité.

Le HCDH a exhorté les autorités du Nigéria à prendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin à la rhétorique incendiaire ou haineuse et à œuvrer avec toutes les parties prenantes, y compris avec la société civile et les leaders religieux, pour écarter cette « menace meurtrière ».

Le Haut Commissariat a également encouragé Musulmans et Chrétiens à redoubler d'efforts pour endiguer des manifestations aussi violentes d'intolérance religieuse et intercommunautaires.