L'actualité mondiale Un regard humain

Côte d'Ivoire : détérioration de la situation des civils déplacés dans l'ouest du pays

Rapatriement des corps des sept Casques bleus du Niger tués en Côte d'Ivoire le 8 juin 2012. Photo ONU/Patricia Esteve
Rapatriement des corps des sept Casques bleus du Niger tués en Côte d'Ivoire le 8 juin 2012. Photo ONU/Patricia Esteve

Côte d'Ivoire : détérioration de la situation des civils déplacés dans l'ouest du pays

En mission à Tai, où sept Casques bleus ont trouvé la mort dans une embuscade le 8 juin, le Coordonateur humanitaire de l'ONU en Côte d'Ivoire, a constaté mercredi la dégradation de la situation des populations de l'ouest du pays.

Actuellement en mission à Tai, où sept Casques bleus ont trouvé la mort dans une embuscade le 8 juin, le Coordonateur humanitaire des Nations Unies en Côte d'Ivoire, M. Ndolamb Ngokwey, a constaté mercredi la dégradation de la situation des populations de l'ouest de la Côte d'Ivoire, où des attaques sont perpétrées de manière répétée contre les populations civiles.

Les derniers incidents violents enregistrés entre le 8 et le 13 juin dans les environs des villes de Tai et Para, le long de la frontière avec le Libéria, ont provoqué le déplacement de plus de 13.000 personnes, dont une majorité de femmes et d'enfants. Bien qu'un retour soit amorcé, les acteurs humanitaires constatent qu'un climat de peur s'est installé, poussant de nombreux villageois à prolonger leur déplacement ou même à fuir vers d'autres régions.

Certaines familles en sont à leur troisième ou quatrième déplacement et les conséquences à moyen terme de ces allez-retours répétés commencent à se faire ressentir » a déploré M. Ngokwey, après s'être entretenu avec plusieurs familles de déplacés à Tai.

Malgré l'aide d'urgence apportée à chaque déplacement temporaire, les acteurs humanitaires constatent un épuisement des populations touchées par ces déplacements forcés. Face à ce constat, une mission d'évaluation inter-agences a été effectuée du 18 au 20 juin dans les villages de l'axe routier Tai-Para afin d'évaluer les besoins des populations en matière de protection, mais aussi en ce qui concerne l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, les abris, les soins de santé, les vivres, l'éducation et les moyens de subsistance. Les acteurs humanitaires présents dans la zone, conjointement avec OCHA, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ont participé à cette évaluation.

« Nous entendons mettre en œuvre une stratégie afin de répondre aux besoins humanitaires identifiés en collaboration avec les autorités locales », a souligné M. Ndolamb Ngokwey. « Toutefois, seules les mesures prises par celles-ci afin de garantir la sécurité et l'espace humanitaire ainsi que le respect des droits des populations civiles de la région permettront un retour durable des populations déplacées» a t-il souligné. Au cours de sa visite, le Coordonnateur Humanitaire a noté les travaux de réparation de la route Tai – Para, dont l'impraticabilité par endroits demeure un facteur d'insécurité et un obstacle important au travail des acteurs humanitaires dans la région.