Rio+20: la Conférence sur le développement durable s'ouvre sur un appel à l'action

La Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) - la plus grande conférence jamais organisée par l'ONU – a entamé ses travaux mercredi, au lendemain de la finalisation par les États Membres d'un accord destiné à mettre en place au niveau mondial les lignes directrices pour un développement économique responsable, viable et respectueux de l'environnement.
Plus de 100 Chefs d'état et de gouvernement sont présents au Brésil, auxquels se joindront des milliers de dirigeants d'entreprise, des maires, des groupes de la société civile, des jeunes et des représentants des populations autochtones.
« Nous sommes maintenant à portée d'un accord historique », a estimé le Secrétaire général Ban Ki-moon dans son allocution d'ouverture, avant d'ajouter : « Le monde observe si les mots se traduiront en actions. »
Les négociations autour du document final de Rio+20, intitulé « L'avenir que nous voulons », se sont achevées la nuit dernière au terme de négociations à huis clos auxquelles ont pris part 191 pays et que le Secrétaire général a qualifiées de « fructueuses ». Ce texte sera présenté aux Chefs d'état et de gouvernement pour adoption à la fin de la Conférence vendredi soir.
« Nous sommes convaincus que le document est axé sur l'action », a affirmé de son côté le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence, M. Sha Zukang, et « si ces actions sont entreprises et que des mesures de suivi sont mises en place, Rio+20 fera une énorme différence dans le monde. »
Il a noté que l'accord était le résultat de compromis passés par toutes les parties. « Comme dans toutes les négociations, certains pays estimeront que le texte aurait pu être plus ambitieux, d'autres que leurs propositions auraient pu être mieux reflétées. Mais soyons clairs : les négociations multilatérales exigent des concessions de part et d'autre. »
Le document final propose une large gamme d'initiatives, à commencer par l'établissement d'objectifs de développement durable, sur le modèle des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il fait également la part belle au concept d'« économie verte », indispensable pour réaliser de tels objectifs. Le texte propose également de renforcer le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), de promouvoir les mesures de suivi de la responsabilité des entreprises, d'aller au-delà du Produit intérieur brut (PIB) pour évaluer le bien-être d'une nation, de développer une stratégie pour le financement du développement durable ou encore d'adopter un cadre de production et de consommation durables.
Le programme du jour d'ouverture de la Conférence comprendra des exposés du Secrétaire général de l'ONU, de la Présidente du Brésil, Dilma Rousseff, le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Nassir Abdulaziz Al-Nassir et le Secrétaire général adjoint, Sha Zukang, de même que des messages adressés par des astronautes et cosmonautes de la station spatiale internationale et du gagnant d'un concours spécial destiné aux jeunes.
Rio+20 a mobilisé de larges segments du monde des affaires et de la société civile, dont un bon nombre ont joué un rôle de premier plan dans le processus d'élaboration de nouvelles propositions pour la Conférence. Ils seront un moteur essentiel de la mise en uvre de ses conclusions. « La participation de la société civile à Rio+20 est sans précédent », a déclaré le Secrétaire général de la Conférence. « La société civile a déjà utilisé Rio+20 pour créer un cadre pour l'échange d'idées et l'action.
Près de 500 activités parallèles se tiendront au Centre de convention Riocentro, le site de Rio+20. Des gouvernements, des entreprises et des membres de la société civile annonceront divers engagements d'avenir en matière de développement durable, allant des initiatives individuelles aux initiatives de grande envergure qui contribueront à doter d'une énergie durable la population qui n'y a pas accès, ainsi que des initiatives visant à promouvoir les transports publics.