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Syrie : le travail des observateurs de l'ONU rendu difficile par l'intensification des violences

Le chef de la MISNUS, le général Mood. Photo ONU/N. Singh
Le chef de la MISNUS, le général Mood. Photo ONU/N. Singh

Syrie : le travail des observateurs de l'ONU rendu difficile par l'intensification des violences

Selon le Chef de la MISNUS, l'escalade de la violence en Syrie empêche les observateurs de s'acquitter complètement de leur mandat.

Le Chef de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), le Général Robert Mood, a prévenu vendredi que l'escalade de la violence dans ce pays empêche les observateurs de faire leur travail.

« La violences meurtrières se sont intensifiées au cours des dix derniers jours entre les parties, qui fait courir des risques considérables à nos observateurs. La population syrienne en souffre également et par endroits, les civils sont pris au piège par les combats », a expliqué le général Mood lors d'une conférence de presse à Damas.

« L'escalade de la violence limite à présent notre capacité à observer, à témoigner et à faciliter l'ouverture d'un dialogue propice à la stabilité », a-t-il ajouté.

Selon les estimations de l'ONU, plus de 10.000 personnes ont perdu la vie en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime du Président Bashar al-Assad il y a 16 mois, dont la plupart sont des civils.

Le Conseil de sécurité avait établi la MISNUS en avril afin de surveiller la cessation des violences en Syrie et la pleine mise en œuvre du plan de paix en six points proposé par l'Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, Kofi Annan.

« Le plan en six points n'appartient ni à Kofi Annan, ni à la MISNUS. Il appartient aux parties prenantes syriennes qui l'ont accepté et à la communauté internationale qui le soutient. Il n'y a pas d'alternatives prévues et pourtant ce plan n'est pas appliqué », a indiqué le général Mood.

« Il semblerait qu'il y ait un manque de volonté de rechercher une transition pacifique, les parties prenantes semblant pressées au contraire de faire des avancées militaires », a-t-il ajouté.

Le général Mood a assuré que la MISNUS n'était pas une mission « statique » et que le Conseil de sécurité de l'ONU réexaminerait son mandat sous peu. « Il est important que les parties prenantes octroient une chance à cette mission et que la communauté internationale donne un rôle à la mission qui sert les intérêts du peuple syrien ».

De leur côté, les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, et sur la torture, Christof Heyns et Juan Mendez, ont déploré l'ampleur de la violence en Syrie et ont exhorté les parties prenantes à déposer les armes.

« Alors que le gouvernement syrien a pris quelques mesures, telle que l'accord pour acheminer l'aide humanitaire, la réalité, c'est que le recours à la force se poursuit à un rythme alarmant », ont faits savoir les deux experts indépendants de l'ONU dans une déclaration commune.