Navi Pillay exhorte le Pakistan à redoubler d'efforts pour protéger les droits humains
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a affirmé jeudi que le Pakistan devait redoubler d'efforts pour protéger les droits de l'homme de l'ensemble de ses citoyens, exhortant le gouvernement à mettre en place des lois pour éradiquer la torture et garantir les droits des femmes et l'accès à l'éducation.
« Tous les Pakistanais doivent pouvoir jouir de leurs droits, sans distinctions de genre, de religion ou d'appartenance sociale. Des progrès ont été accomplis en ce domaine, mais il reste encore beaucoup à faire », a déclaré Mme Pillay lors d'une conférence de presse à Islamabad qui marquait la fin d'une visite de quatre jours dans le pays.
Mme Pillay a souligné que l'engagement du Pakistan en faveur de l'éducation primaire universelle doit s'accompagner d'une réforme des programmes scolaires mieux adaptée à la promotion de la tolérance et du respect des droits humains, particulièrement vis-à-vis des minorités religieuses ou ethniques.
« Le gouvernement a porté à mon attention le fait qu'une étude est en cours pour identifier les éléments des programmes scolaires de nature à inciter à la discrimination contre des minorités religieuses ou autre », a dit la Haut Commissaire.
Mme Pillay a également souligné que la situation des femmes dans le pays était préoccupante, particulièrement dans les zones rurales. Elle a cité un cas, dans la province du Kohistan, où cinq femmes ont été condamnées à mort la semaine dernière par une assemblée d'aînés locaux, ou « jirga », pour avoir dansé à une fête de mariage.
« L'ensemble des faits relatifs à cette affaire restent à établir, mais elle illustre bien le type de restrictions imposées à un grand nombre de femmes au Pakistan qui font face à de nombreux dangers », a précisé Mme Pillay.
« Je salue le fait que la Cour suprême du Pakistan ait déclaré illégales les jirgas et sa décision de lancer une action en vue d'établir les faits sur le sort réservé à ces cinq femmes », a-t-elle ajouté.
La Haut Commissaire s'est également félicité de l'engagement du gouvernement du Pakistan à faire adopter une loi contre la torture, qui pourrait être soumise prochainement au Parlement et entrer en vigueur d'ici trois mois.
« Ceci est une excellente nouvelle puisqu'il est primordial d'avoir une définition claire de la torture et d'assurer que cette pratique soit définie comme un crime en toutes circonstances afin de pouvoir l'éradiquer », a fait observer Mme Pillay.