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Syrie : Navi Pillay dénonce les atrocités de Houla devant le Conseil des droits de l'homme

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Syrie : Navi Pillay dénonce les atrocités de Houla devant le Conseil des droits de l'homme

À l'ouverture d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme sur la situation en Syrie, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est dite vendredi « consternée » par les atrocités commises le weekend dernier à Houla, en Syrie, qui ont fait plus d'une centaine de morts.

Selon les premières informations disponibles, le vendredi 25 mai à la mi-journée, l'armée syrienne aurait commencé de tirer à l'arme lourde sur le district de Houla, peu après une manifestation, a relaté Marcia Kran, Directrice de la Division de la recherche et du droit au développement du HCR, qui a lu un message au nom de Mme Pillay. Ces tirs d'artillerie se seraient poursuivis jusqu'à samedi, 2h30.

D'après des témoignages, il semblerait que les milices progouvernementales shabiha seraient également entrées dans les villages, où elles auraient commis des dizaines de meurtres. Ces attaques, qui ont fait 108 victimes, dont 49 enfants et 34 femmes, et des centaines de blessés, « peuvent constituer des crimes contre l'humanité et s'inscrire dans un schéma d'agressions généralisées et systématiques contre la population civile », a estimé la Haut-Commissaire dans son message.

À la suite de ce massacre, la Mission des observateurs des Nations Unies en Syrie (MISNUS) a signalé la découverte, le 30 mai, de 13 corps supplémentaires dans le district d'Assukar, situé dans l'est de la Syrie. Les mains liées dans le dos, les victimes ont pour un certain nombre d'entre elles été abattues à bout portant.

Après avoir exhorté le Conseil de sécurité à renvoyer la situation en Syrie devant la Cour pénale internationale (CPI), Mme Pillay a demandé l'ouverture immédiate d'une enquête indépendante sur les tueries de Houla, ainsi que sur l'ensemble des violations des droits de l'homme perpétrées en Syrie.

« Autrement, la situation pourrait dégénérer en un conflit à part entière et l'avenir de ce pays, ainsi que celui de la région, pourrait se trouver gravement menacé. Nous devons tout mettre en œuvre pour empêcher cela de se produire », a-t-elle prévenu.

Elle a donc de nouveau enjoint la communauté internationale à peser de tout son poids dans la mise en œuvre du plan de paix en six points de l'Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des états arabes, Kofi Annan.

Cette session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme était la quatrième portant sur la situation en Syrie depuis avril 2011.