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L'ONUDC encourage les entreprises à contribuer à la lutte contre la corruption

Le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov.
Le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov.

L'ONUDC encourage les entreprises à contribuer à la lutte contre la corruption

Les Nations Unies vont lancer cette semaine une nouvelle initiative visant à impliquer le secteur privé dans la lutte contre la corruption, a annoncé le Directeur de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Youry Fedotov.

« Encourager les entreprises à jouer leur rôle dans le combat contre la corruption et à prendre des mesures pour promouvoir l'intégrité est vital », a dit M. Fedotov en marge de la 21ème session de la Commission sur la prévention du crime et sur la justice pénale.

« La corruption a un impact disproportionné sur les communautés les plus pauvres et des effets néfastes sur le tissu de nos sociétés, partout dans le monde », a-t-il rappelé.

A travers l'initiative IPO (Integrity Initial Public Offering), qui sera lancée cette semaine, les enterprises privées et les investisseurs pourront contribuer financièrement au développement de lois et d'institutions anti-corruption dans les pays en développement.

L'initative a été créée en partenariat avec d'autres organisations, notamment le Forum économique mondial, afin de permettre au secteur privé de faire la preuve de son engagement contre la corruption. Ce fléau représente en effet, dans certaines parties du monde, 10% du total des coûts de fonctionnement pour une entreprise.

Selon l'ONUDC, l'initiative IPO trouve son origine dans la Convention des Nations Unies contre la corruption, seul instrument juridique universel sur cette question. L'Office prévoit qu'elle permettra d'améliorer la législation et la régulation anti-corruption, de renforcer les programmes anti-corruption, de fournir une meilleure formation aux fonctionnaires à ce sujet, et d'avoir des systèmes d'attribution des marchés publics plus transparents et plus justes.

M. Fedotov et son homologue de l'Organisation mondiale du tourisme, Taleb Rifai, se sont en outre engagés aujourd'hui à combattre le trafic d'êtres humains dans le secteur du tourisme, après la signature d'un mémorandum d'accord sur la coopération contre cette forme d'exploitation.

« Aujourd'hui, nos deux Organisations envoient un message fort au monde : nous ne serons pas impliqués dans des activités qui exploitent les femmes et les enfants », a déclaré M. Fedotov.

Un milliard de touristes, soit un individu sur sept, devrait se rendre à l'étranger en 2012, un secteur en pleine expansion porteur de croissance économique, de création d'emplois et de développement. Néanmoins, les infrastructures touristiques sont aussi utilisées pour l'exploitation et le trafic des êtres humains, les enfants étant particulièrement vulnérables à cet égard.

M. Rifai a réaffirmé « l'engagement du secteur touristique contre le trafic des êtres humains, un affront inacceptable aux droits de l'homme et à la dignité », ainsi que sa détermination « à définir de nouveaux jalons pour une coopération renforcée contre l'un des crimes les plus horribles de notre temps ».

Les victimes de trafic d'êtres humains sont le plus souvent réduits à l'esclavage à des fins sexuelles, mais peuvent aussi se trouver dans des situations de travail forcé, que ce soit en qualité de cuisiniers ou de personnels de maison. Elles sont également exposées à la mendicité et même à la vente d'organes afin d'attirer des personnes nécessitant une greffe.

M. Fedotov a estimé que le secteur du tourisme devait jouer un rôle vital dans la prévention du trafic d'êtres humains, y compris l'exploitation sexuelle. Des codes de conduite pour les agences de tourisme ont été élaborés et des lois ont été votées pour permettre la poursuite dans leur pays d'origine de touristes accusés d'avoir eu des rapports sexuels avec des enfants.

La Commission sur la prévention du crime et sur la justice pénale a pour fonction de guider les activités des Nations Unies et de réexaminer les normes de l'ONU dans ces domaines. Cette année, sa session est consacrée au thème de la violence contre les migrants, les travailleurs migrants et leurs familles, mais la Commission travaillera également à la surveillance par les Etats des services privés de sécurité, à la lutte contre la piraterie et à la question du traitement des prisonniers, entre autres sujets.