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Le développement durable passe par l'autonomisation des femmes, selon l'ONU

Des femmes transportent des jerrycans d'eau dans l'Est de la République démocratique du Congo. Photo IRIN/Tiggy Ridley
Des femmes transportent des jerrycans d'eau dans l'Est de la République démocratique du Congo. Photo IRIN/Tiggy Ridley

Le développement durable passe par l'autonomisation des femmes, selon l'ONU

Les Directrices exécutives du Programme alimentaire mondial (PAM), Ertharin Cousin, et d'ONU-Femmes, Michelle Bachelet, ont dédié la Journée de la Terre nourricière qui est célébrée le 22 avril, aux jeunes filles qui passent leur journée entière en quête de bois de chauffage, aux mères qui vendent leurs rations alimentaires pour acheter le combustible nécessaire à leur famille, et aux innombrables femmes obligées de sauter des repas car le bois n'est pas disponible ou trop cher pour cuisiner.

« Aujourd'hui, de nombreuses femmes réfugiées ou celles qui vivent en pleine sécheresse sont forcées de parcourir des distances de plus en plus importantes en forêt pour ramasser du bois. Elles se rendent dans des zones dangereuses et s'exposent au risque de viol ou d'autres agressions. Elles abattent des arbres et arrachent les herbes, abîmant ainsi l'écosystème déjà extrêmement fragile », ont souligné Mme Cousin et Bachelet dans un message commun.

La consommation de bois comme combustible pour la cuisine et les besoins de base du foyer est devenu un des facteurs majeurs de déforestation et de dégradation de l'environnement. Défricher ainsi les terres compromet l'agriculture et contribue à la perte de précieux puits de carbone. Et la pollution de l'air provenant de la combustion de ces ressources est l'un des dix premiers risques sanitaires mondiaux selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les deux responsables rappellent que l'ONU-Femmes veille à ce que les femmes à travers le monde bénéficient des mêmes chances et ressources pour conduire elles-mêmes un développement durable, en utilisant sa voix pour faire reconnaître l'égalité entre les sexes dans l'accès à l'énergie comme un élément clé pour lutter contre le changement climatique.

De son côté, le PAM à travers son initiative sur la Sécurité d'accès au bois et aux énergies alternatives, connue sous son acronyme anglais « SAFE » (The Safe Access to Firewood and Alternative Energy), fournit à plus de 1 million de personnes en Asie, en Afrique et dans les Caraïbes, des fours propres et économes en combustible. Par le biais de cette initiative, le PAM soutient ainsi une gestion durable des ressources en combustible, à travers la plantation d'arbres, et aide les femmes à développer des modes de subsistance alternatifs à la collecte et à la vente de bois et charbon de bois.

« Nous savons que si le développement durable agricole et économique doit être accompagné de sécurité alimentaire et nutritionnelle, alors la participation active des femmes et leur autonomisation sont absolument nécessaires. Partout dans le monde, les femmes jouent leur rôle dans la protection de l'environnement et pour assurer une nourriture suffisante et nutritive pour tous les membres de leurs familles », ont souligné les deux responsables.

Dans son message à l'occasion de la Journée internationale de la Terre nourricière, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a rappelé l'importance d'un changement d'attitude des humains envers les ressources et les écosystèmes qui permettent la vie sur la planète.

« Dans les vingt années à venir, le monde aura besoin d'au moins 50% de nourriture, 45% d'énergie et 30% d'eau supplémentaires ainsi que des millions de nouveaux emplois. Notre défi à la conférence de Rio+20 et au-delà sera d'adopter une approche globale et intégrée pour soulever ces défis qui sont liés entre eux, pour que la solution d'un problème signifiera une progression dans tous ces domaines », a expliqué M. Ban.

« Des choix difficiles mais nécessaires nous attendent. Nous avons besoin de solutions pratiques. Nous devons utiliser Rio+20 pour promouvoir davantage de respect pour la nature et pour créer un environnement naturel et social dans lequel les enfants se sentent en sécurité et où la prospérité soit généralisée. La Terre nous appartient tous et Rio+20 est l'opportunité d'une génération que nous devons saisir », a-t-il ajouté.