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La FAO aide 12 ex-républiques soviétiques à gérer leurs pesticides périmés

La FAO aide 12 ex-républiques soviétiques à gérer leurs pesticides périmés

Un pesticide versé dans un réservoir avant d'être répandu dans un champ.
Douze pays d'Europe de l'Est, du Caucase et d'Asie Centrale entameront une collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Union européenne (UE) pour gérer leurs vastes stocks de pesticides périmés dans le cadre d'un partenariat lancé au siège de la FAO à Rome.

« On estime à quelque 200.000 tonnes - soit près de la moitié des stocks mondiaux - les pesticides périmés qui se trouvent dans douze anciennes républiques de l'Union soviétique. Conservés dans des dizaines de milliers de sites non protégés, ils constituent une grave menace pour la santé publique et pour l'environnement », a indiqué la FAO dans un communiqué de presse.

Au cours des quatre prochaines années, l'UE et la FAO investiront sept millions d'euros pour aider ces pays - Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Fédération de Russie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Moldova, Ouzbékistan Tadjikistan, Turkménistan, Ukraine - à gérer les pesticides périmés et à atténuer les risques que représentent les stocks existants. Dans le même temps, le projet renforcera les capacités de réduction des risques liés aux pesticides utilisés dans l'agriculture et évitera l'accumulation de stocks additionnels à l'avenir.

« Au cours des dernières décennies, nous avons su accroître sensiblement la production vivrière, en faisant toutefois payer un lourd tribut à l'environnement », a indiqué José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO. « Une des conséquences de cette agriculture recourant largement aux intrants chimiques sont les barils de pesticides périmés abandonnés un peu partout dans le monde. »

« Les pesticides constituent un apport important pour l'agriculture, mais ils doivent être utilisés de façon responsable, en protégeant la santé de l'homme et de l'environnement de leurs effets négatifs. Pour relever le défi consistant à nourrir une population croissante dans une optique durable tout en préservant notre environnement, nous devons également envisager les différentes possibilités qui s'offrent à nous de protéger les cultures et d'améliorer la productivité. Cela comprend le recours à des moyens naturels de protéger et d'améliorer les rendements par une intensification durable des cultures ou des techniques consistant à « produire plus avec moins », comme nous avons coutume de les appeler à la FAO, » a ajouté M. Graziano da Silva.

« L'Union européenne (UE) a institué un dialogue politique et une coopération sur les thèmes liés à l'environnement avec ses voisins de l'Est et ses partenaires d'Asie Centrale », a expliqué l'Ambassadeur de l'UE, Laurence Argimon-Pistre.

« Dans le cadre de sa nouvelle politique de voisinage, l'Union continuera à renforcer le niveau de protection de l'environnement avec ses partenaires de l'Est et à combattre la dégradation de l'environnement », a-t-elle ajouté. « Cela comprend les risques pour l'environnement et la santé que constituent les pesticides périmés et autres produits chimiques dangereux, non seulement pour la région, mais aussi pour toute l'UE. »

L'Union européenne contribue à cette initiative à hauteur de 6 millions d'euros, tandis que la FAO, chargée de son exécution, a également alloué 1 million d'euros. L'initiative sert de catalyseur pour la gestion des pesticides périmés et déchets dangereux dans la région, en contribuant à mobiliser les ressources nécessaires à un soutien technique et stratégique en aidant les pays à affronter le problème.

Si les activités prévoient l'élimination des stocks, la priorité va au renforcement des capacités, par exemple, en matière de réformes législatives, de processus d'homologation des pesticides, de promotion d'alternatives aux produits chimiques les plus dangereux en usage, et de mise au point de stratégies de communication visant à sensibiliser davantage les agriculteurs et le public.

Un autre objectif important consiste à mettre en place une tribune régionale axée sur la mobilisation de ressources supplémentaires pour un nettoyage de grande envergure et la constitution d'un système à l'échelle régionale en mesure de relever les enjeux futurs liés aux pesticides. Parmi les autres activités multidisciplinaires figurent une étude des capacités régionales de gestion des déchets et la création d'un centre de formation régional.