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Des experts de l'ONU demandent plus d'efforts pour améliorer le sort des Roms

Des experts de l'ONU demandent plus d'efforts pour améliorer le sort des Roms

Un enfant rom jouant de la guitare. Photo UNESCO/Michel Ravassard
A l'occasion de la Journée internationale des Roms qui est célébrée le 8 avril, l'Experte indépendante de l'ONU sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsak, a jugé inacceptable qu'une nouvelle génération de Roms grandisse sans autres perspectives que la pauvreté, la discrimination et l'exclusion.

« Il est difficile pour les Roms de se débarrasser des étiquettes négatives et pour le reste de la société de voir au-delà de ces préjugés », a déclaré l'experte, qui a appelé les Etats à redoubler d'efforts pour « identifier, partager et mettre en œuvre les initiatives qui ont fait leur preuve afin d'améliorer l'inclusion et l'intégration des communautés roms ».

Selon les estimations, quelques 12 millions de Roms vivent en Europe et il existe également des communautés de taille considérable en Amérique latine. La majorité des Roms vivent en marge de la société.

« Des pratiques efficaces sont mises en œuvre tous les jours, mais elles doivent être perfectionnées et reproduites ailleurs. Celles-ci incluent des méthodes d'éducation, l'usage de médiateurs roms, des investissements concentrés dans les zones où habitent les Roms, des initiatives de formation et d'emploi, et l'allocation de ressources pour la promotion de la culture rom, pour en citer quelques unes », a indiqué Mme Izsak.

De son côté, la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme, Mutuma Ruteere, a noté que le racisme, la méfiance historique et les préjugés persistants maintiennent les Roms à l'écart et que le fossé se creuse.

« En temps de crise financière, les Roms risquent d'être transformés en boucs émissaires de la société. Nous devons prévenir et affronter les comportements racistes qui risquent de mener à de la violence anti-rom. Les lois contre les discours haineux sont importants pour empêcher la diffusion de discours de ce type », a-t-elle expliqué.

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'éducation, Kishore Singh a rappelé que l'éducation était un bon outil pour rompre le cercle vicieux dans lequel se trouvaient les Roms. « Comment scolariser tous les enfants roms ? », a-t-il demandé. « Des expériences positives existent, mais elles sont pour l'instant assez superficielles. Le problème doit être vu d'un point de vue plus large et la stratégie doit être mise en œuvre avec les outils pédagogiques et le financement nécessaires », a-t-il dit.

Dans le domaine de la pauvreté extrême, du logement convenable, de l'eau et de l'assainissement, les Rapporteuses spéciales de l'ONU, Magdalena Sepulveda, Raquel Rolnik et Catarina de Albuquerque ont fait part de leur préoccupation concernant les conditions de logement souvent insalubres et précaires.

Les sept experts indépendants ont appelé à la mise en œuvre de politiques et de programmes efficaces pour protéger les droits des Roms dans tous les pays dans lesquels ils vivent.

« Nous exhortons les Roms, les gouvernements et tous les autres acteurs à partager des exemples de politiques, de pratiques et de programmes qui ont fonctionné pour améliorer la vie des Roms ainsi que des initiatives positives pour améliorer les relations intercommunautaires », ont déclaré les experts.