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Le sort des réfugiés dans les Balkans reste une des priorités du HCR

De nombreux bâtiments de Sarajevo ont été endommagés pendant la guerre.
UNHCR/L. Taylor
De nombreux bâtiments de Sarajevo ont été endommagés pendant la guerre.

Le sort des réfugiés dans les Balkans reste une des priorités du HCR

Alors que le siège de la ville de Sarajevo en Bosnie-Herzégovine a commencé il y a vingt ans cette semaine, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a saisi mardi cette occasion pour rappeler que le sort des réfugiés dans les Balkans restait une de ses priorités.

« Aujourd'hui, la plupart des personnes qui avaient été forcées de fuir leur foyer durant le conflit de 1991 à 1995 sont rentrées chez elles ou se sont intégrées localement là où elles avaient trouvé refuge », a dit une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse à Genève. « Cependant, les réfugiés et les déplacés restants dans cette partie de l'Europe constituent l'une des cinq situations de réfugiés prolongées à travers le monde pour le HCR. »

Le siège de Sarajevo a commencé il y a vingt ans, cette semaine (le 6 avril 1992). D'une durée de près de quatre ans, il est devenu l'un des événements les plus dramatiques et emblématiques de l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie et du conflit ayant causé la mort d'environ 200.000 personnes et généré 2,7 millions de réfugiés et déplacés internes – la plus importante crise de déplacement de population en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Récemment, le HCR s'est félicité des efforts renouvelés de certains gouvernements de la région visant à accélérer des solutions pour le logement au bénéfice de 74.000 réfugiés et déplacés parmi les plus vulnérables et les plus nécessiteux.

Le programme régional conjoint sur les solutions durables pour les réfugiés et les déplacés est la toute dernière initiative pour refermer ce chapitre du déplacement de population en Europe du Sud-Est. Il s'agit d'un engagement pris par tous les gouvernements des pays concernés dans la région (à savoir la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Monténégro) et d'une initiative appuyée par la communauté internationale.

Afin de soutenir cet effort, la conférence internationale des pays donateurs à Sarajevo est prévue pour le 24 avril 2012. Il est attendu qu'elle rapporte jusqu'à 500 millions d'euros, une somme nécessaire pour trouver des solutions de logement pour beaucoup parmi les réfugiés et les déplacés restants ainsi que les rapatriés. « Le HCR appuie ce processus et suivra de près sa mise en œuvre pour assurer que les bonnes personnes soient sélectionnées et bénéficient de solutions appropriées pour le logement – 17 ans après la fin du conflit », a dit Mme Fleming.

Pour le HCR, l'opération d'aide humanitaire en Bosnie Herzégovine et dans la région a constitué un tournant dans l'histoire récente de l'agence onusienne. Ce fut une opération sans précédent au niveau de son échelle, de son ampleur et de sa complexité.

Pour la première fois, le HCR opérait dans une situation de conflit existant. Globalement, entre 1992 et 1995, le HCR a coordonné une opération logistique massive au cours de laquelle environ 950.000 tonnes de matériel d'aide humanitaire ont été acheminées dans plusieurs endroits en Bosnie-Herzégovine.

En plus du nombre massif de victimes parmi la population civile, plus de 50 employés engagés dans des opérations dirigées par le HCR ont perdu la vie et des centaines d'autres ont été blessés durant le conflit.