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Mongolie : les éleveurs de rennes ont besoin d'aide, selon le PNUE

Mongolie : les éleveurs de rennes ont besoin d'aide, selon le PNUE

La Mongolie en hiver.
Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a publié lundi un rapport qui montre la nécessité de prendre des mesures de toute urgence pour soutenir en Mongolie les éleveurs de rennes qui sont menacés par les mines sauvages, la déforestation, la pollution de l'eau et les changements climatiques.

Le rapport, qui est intitulé « La mutation de la taïga : défis pour les éleveurs de rennes de Mongolie », évalue la situation des éleveurs de la communauté des Dukhas et leurs conditions de vie. Il reste seulement quelques 200 membres de cette communauté ancestrale et le rapport cherche à identifier des façons de garantir leurs moyens de subsistance et les écosystèmes dont ils dépendent.

« La taïga, la patrie des Dukhas, est un haut lieu de la biodiversité riche en ressources naturelles, mais c'est aussi l'une des régions de la Mongolie qui risque de souffrir des effets du changement climatique au cours des années à venir », a déclaré le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.

Selon le rapport, de nombreux éleveurs ont abandonné leurs pâturages à cause des dégâts occasionnés par de petites mines d'or ou de jade sauvages, qui s'accompagnent de déboisement, d'incendies de forêts, de pollution chimique et de contamination des sources d'eau.

M. Steiner a rappelé que les difficultés auxquels font face les éleveurs mongols sont similaires à celles auxquelles sont confrontés des communautés à travers le monde qui souhaitent effectuer la transition vers un avenir durable générateur d'emplois et de moyens de subsistance tout en protégeant l'environnement.

Dans le cas de la Mongolie, la transition vers l'économie de marché dans les années 1990 a eu pour conséquence l'introduction de huit millions de têtes de bétail supplémentaires ce qui a profondément changé les pratiques traditionnelles. Des mesures de préservation de la biodiversité dans la région ont encore aggravé les choses puisque les pâturages ont été limités et les éleveurs n'ont plus eu la possibilité de chasser les animaux sauvages, ce qui était jadis une façon de subvenir à leurs besoins.

« En tant que culture intrinsèquement lié à l'environnement de la taïga, l'élevage des rennes par les Dukhas a joué un rôle considérable dans la formation de l'environnement et dans l'entretien de la biodiversité unique qui les entoure », a expliqué la rédactrice en chef du rapport, Kathrine Johnsen.

« Il est important que les règles qui régissent les zones protégées prennent en compte les besoins des Dukhas et leurs droits à accéder aux pâturages traditionnels et aux routes de migration », a-t-elle ajouté.