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Les colons israéliens entravent l'accès des Palestiniens à l'eau, selon l'ONU

La source Ein Al Ariq, près du village de Qaryut. Elle a été nommée Ein Hagvura par les colons israéliens qui s'en sont emparés. Photo OCHA
La source Ein Al Ariq, près du village de Qaryut. Elle a été nommée Ein Hagvura par les colons israéliens qui s'en sont emparés. Photo OCHA

Les colons israéliens entravent l'accès des Palestiniens à l'eau, selon l'ONU

Une enquête publiée lundi par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) montre que les Palestiniens sont de plus en plus coupés des sources d'eau en Cisjordanie parce que les colons israéliens prennent le contrôle des points d'eau à coup d'intimidations, de menaces et de violence.

Trente sources sont de cette façon entre les mains de colons israéliens, qui les utilisent de manière exclusive en empêchant l'accès des Palestiniens, selon cette enquête effectuée au cours de l'année dernière.

Selon l'enquête, 56 sources d'eau se trouvent à proximité de colonies israéliennes, dont une majorité sont situées dans la « zone C », qui couvre environ 60% de la Cisjordanie où Israël garde le contrôle sans partage en matière de planification et de construction, et sur des terres qui appartiennent à des personnes privées palestiniennes.

« Malgré une chute de leur débit, les sources d'eau restent la plus importante ressource en eau pour l'irrigation et une source importante pour l'abreuvage des animaux », a indiqué l'étude de l'OCHA. Les sources servent aussi pour couvrir les besoins des Palestiniens eux-mêmes.

L'étude montre que la perte d'accès aux sources et aux terres avoisinantes a réduit les revenus des agriculteurs affectés, qui sont soit obligés d'abandonner la culture de leurs terres soit de voir disparaître une partie considérable des récoltes.

A Genève, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay a rappelé lundi que l'expansion des colonies illégales et la violence commise par les colons israéliens contre les Palestiniens constitue le plus grand problème lié au droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés.

« Le gouvernement israélien doit effectuer une enquête pour chaque incident de violence contre les Palestiniens et garantir que les auteurs soient poursuivis en justice », a souligné Mme Pillay lors du débat général au Conseil des droits de l'homme sur la situation dans les Territoires palestiniens occupés et dans d'autres territoires arabes occupés par les Israéliens, dont le Golan syrien.

Mme Pillay a également rappelé que le blocus israélien de la bande de Gaza perpétue la pauvreté, le chômage et la détérioration de la santé publique, de l'éducation et des infrastructures dans le territoire.

La Haut commissaire a également exprimé sa préoccupation concernant les détentions arbitraires et les mauvais traitements infligés à des citoyens, particulièrement à Gaza, et elle a exhorté les dirigeants palestiniens à assurer que toute accusation de mauvais traitement fasse l'objet d'enquêtes rapidement et de façon impartiale.

Elle a aussi qualifié d' « illégals et injustifiables » les tirs de projectiles de Gaza sur le territoire israélien.

De son côté, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient a montré dans un récent rapport que les efforts pour établir les institutions du futur Etat de Palestine sont de plus en plus menacés par le manque de moyens financiers de l'Autorité palestinienne et par l'absence de règlement du conflit.

Le rapport préparé par le Comité ad-hoc de liaison, qui est composé de 15 membres chargés d'agir comme mécanisme de coordination pour l'assistance au peuple palestinien, fait état de progrès réalisés par l'Autorité palestinienne dans différents domaines, dont la délivrance de services sociaux de base et le renforcement des capacités des forces de sécurité.

L'Autorité palestinienne continue cependant à faire face à des défis pressants pour couvrir le manque de financement afin de pouvoir honorer ses engagements. « Je suis très inquiet pour la situation financière de l'Autorité palestinienne telle que présentée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international », a déclaré le Coordinateur spécial de l'ONU, Robert Serry.

« Notre première priorité doit être d'assurer que l'Autorité palestinienne est en mesure de faire face aux manques budgétaires et j'appelle donc l'ensemble des bailleurs de fonds à respecter leurs engagements et de payer en avance les contributions promises. J'exhorte aussi à la conclusion rapide et à la mise en oeuvre d'un accord technique qui renforcerait la collecte de fonds par les autorités palestiniennes », a-t-il ajouté.