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La RDC compte plus de 1,7 million de déplacés internes

La RDC compte plus de 1,7 million de déplacés internes

Des personnes déplacées au nord de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.
Avec 1,77 million de personnes déplacées internes au 31 décembre 2011, dont 65% dans les provinces de l'est du pays, le mouvement forcé de populations en République démocratique du Congo (RDC) est en hausse, a indiqué jeudi le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Comparé aux 1,71 million rapporté au 30 septembre par les différentes commissions provinciales mouvement de populations (CMP), le nombre de déplacés internes a augmenté de plus de 67.385 personnes », note OCHA.

Cette hausse résulte principalement de l'accroissement de plus de 20% de la population déplacée au Sud-Kivu et au Maniema, pendant que la situation n'a pas significativement changé dans les autres provinces. Cette constance apparente par endroit ne signifie pas pour autant la fin des déplacements forcés. Dans certaines zones, les populations fuient leur village la nuit pour se réfugier en brousse à cause de l'insécurité et y reviennent la journée.

« Par ailleurs, le raccourcissement de la durée de déplacement dans d'autres endroits ne permet pas de mieux saisir l'ampleur du phénomène par la simple compilation des statistiques. La persistance du déplacement des populations dans la partie orientale de la RDC se justifie par l'activisme quasi permanant des groupes armés et la poursuite des opérations militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) contre ces groupes. L'insécurité est la principale cause du déplacement en RD Congo. A l'est, le contexte sécuritaire très précaire, est directement à l'origine de la quasi totalité des déplacements. On note aussi un phénomène de déplacements préventifs », souligne OCHA.

Quant aux mouvements de retour, le nombre de personnes retournées dans leur milieu d'origine au cours de 18 derniers mois est passé de 822.688 en septembre à 724.169 à la fin décembre. Alors que la province du Nord Kivu a enregistré 900 retours au dernier trimestre 2011, en Equateur on a dénombré 33.876 retours depuis la fin du conflit en avril 2010.

« La dégradation de la situation sécuritaire au Katanga et au Sud Kivu empêche les personnes déplacées de rentrer chez elles tout en maintenant la pression sur les nouveaux déplacements », selon OCHA.

L'incertitude dans la quasi-totalité des provinces maintient le statu quo dans l'évolution des mouvements de retour. L'insécurité reste donc la cause principale des mouvements et de la vulnérabilité des populations à l'est de la RDC, avec comme corollaire le besoin accru de protection des civils.