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Le Conseil de sécurité constate les efforts de reconstruction en Haïti

Deux ans après le séisme, les enfants d'Haïti restent les plus vulnérables.
Deux ans après le séisme, les enfants d'Haïti restent les plus vulnérables.

Le Conseil de sécurité constate les efforts de reconstruction en Haïti

Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, Haïti a réalisé de grands efforts de reconstruction et accompli des progrès en matière de sécurité et de démocratie, a expliqué mardi Susan Rice la Représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations Unies et chef de la délégation du Conseil de sécurité qui s'est rendue en Haïti du 13 au 16 février pour la première fois depuis trois ans.

À Port-au-Prince, la délégation du Conseil s'est entretenue avec le Président d'Haïti, Michel Martelly, qui a présenté sa vision du développement axée sur l'attraction des investissements étrangers. La délégation a également eu un aperçu des projets d'infrastructures et s'est rendue sur les lieux de l'épicentre du tremblement de terre où les entreprises travaillent à la reconstruction de routes et mettent en place des lampes solaires.

Les membres de la délégation ont vu les projets menés par des organisations non gouvernementales (ONG) dans le secteur du logement et les efforts de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour renforcer les capacités locales.

La délégation a visité le futur parc industriel de Caracol, projet qui sera mis sur pied plus tard cette année et qui, une fois opérationnel, devrait entraîner la création de 60.000 emplois. La délégation s'est aussi rendue dans des foyers pour voir comment vivent les familles et a visité un établissement de traitement du choléra. Un des défis consiste à impliquer toutes les parties prenantes civiles et politiques, les ONG et les organismes du système de l'ONU et d'autres organisations internationales, a reconnu Mme Rice.

Lors de son entretien avec la délégation du Conseil de sécurité, le Président haïtien n'a pas caché les problèmes qui se posent au niveau du pouvoir exécutif. De nombreux Haïtiens, a rappelé Mme Rice, ont partagé nos préoccupations face aux différends politiques, au niveau de l'exécutif comme du système judiciaire. Ils ont appelé leurs dirigeants à travailler ensemble dans un esprit de compromis.

La délégation du Conseil a mis l'accent sur l'importance qu'il y a à renforcer le secteur de la sécurité. Le Président haïtien lui a présenté les efforts visant un meilleur contrôle des frontières. La mission a noté que les forces de police du Bangladesh apportent leur aide à la police d'Haïti.

Lors de sa rencontre avec la MINUSTAH, la délégation a pu en savoir plus sur les projets de réduction de la composante militaire, conformément à la résolution 2012 (2011) du 14 octobre 2011 et constater que le retrait de certains contingents à Miragôane donne l'occasion à la Police de l'ONU et à la Police nationale haïtienne de collaborer encore plus étroitement.

Dans le nord, la délégation a vu comment les institutions fonctionnent et a visité une prison très peuplée, ce qui a rappelé les difficultés dans le renforcement du système judiciaire, a poursuivi Mme Rice. À Port-au-Prince, a-t-elle ajouté, nous nous sommes rendus dans un commissariat de police et à l'Académie de police, où on nous a présenté les efforts entrepris pour intégrer davantage de femmes et répondre aux accusations de violation de droits de l'homme par certains enquêteurs.

Mme Rice a souligné le dévouement de la MINUSTAH, alors que son personnel travaille dans un environnement difficile. Elle a noté le souhait des Haïtiens de voir la Mission passer le relais aux autorités nationales. Les accusations contre le personnel de la MINUSTAH, en particulier leur responsabilité présumée dans l'épidémie de choléra, ont érodé les efforts de cette Mission, a-t-elle reconnu. Le Président haïtien a en effet parlé des abus reprochés au personnel de la MINUSTAH.

Mme Rice a conclu son exposé en soulignant que beaucoup a été accompli durant ces deux dernières années, même si le Président haïtien, qui a évoqué les projets pour la prévention des catastrophes naturelles, s'est plaint de la lenteur de l'aide internationale.