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Ban Ki-moon appelle les pays à écouter les femmes et les jeunes

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Ban Ki-moon appelle les pays à écouter les femmes et les jeunes

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a souligné jeudi que l'autonomisation des femmes et des jeunes est nécessaire et il a mis en garde les pays qui ne prennent pas en compte leurs voix en rappelant le rôle de premier plan qu'on joué les jeunes et les femmes dans les récents mouvements de protestation à travers le monde.

« La place Tahrir (au Caire en Egypte) et la lutte pour la démocratie dans le monde arabe, le mouvement d'occupation de Wall Street (aux Etats-Unis), le mouvement des indignés de la Puerta del Sol (à Madrid en Espagne), et les protestations en Grèce. Quels sont les points en commun? Ils étaient menés principalement par des femmes et des jeunes », a déclaré M. Ban lors d'une conférence sur ce thème à Vienne, en Autriche.

« Les femmes demandent une participation et des opportunités égales à celles des hommes, les jeunes sont fatigués de la corruption et s'inquiètent pour leur avenir. Ils dénoncent les abus et réclament des emplois décents. Leur pouvoir et leur militantisme a renversé le cours de l'histoire », a rappelé le Secrétaire général.

Les mouvements animés par les jeunes et par les femmes devraient servir de rappel urgent à tous les pays pour qu'ils écoutent les revendications des citoyens et agissent pour mettre en œuvre des mesures qui donnent aux citoyens davantage d'opportunités de s'exprimer et de décider au sein de la société.

« Aujourd'hui, nous accordons une importance croissante aux médias sociaux. La majorité de ceux qui l'utilisent sont des femmes et la Directrice des opérations de Facebook est une femme. Malgré cela, nombreux sont ceux qui se demandent 'pourquoi n'y a-t-il pas de femmes dans les conseils d'administration de Facebook, Twitter ou d'autres entreprises jeunes et dynamiques?' », a indiqué M. Ban.

Le Secrétaire général réclame en particulier une plus grande participation féminine dans les parlements, y compris dans le monde arabe et il a souligné que le fait de prendre des mesures temporaires tels que de mettre en place un système de quotas peut contribuer à changer la donne de façon durable.

En ce qui concerne les jeunes, la priorité est selon M. Ban de redoubler d'efforts pour combattre le chômage qui les frappe particulièrement durement, et qui a été un facteur déterminant dans le déclenchement des mouvements de protestation dans de nombreux pays.

« Le chômage des jeunes a atteint des niveaux record, deux, trois voire six fois plus élevé que celui des adultes. Mais le chômage n'est qu'une partie du problème. Nombreux parmi ceux qui travaillent sont bloqués dans des métiers à basse rémunération sans possibilité de progression. D'autres découvrent que leurs diplômes ne leur donnent pas accès à un emploi », a expliqué M. Ban.

Les Etats membres de l'ONU et les organisations internationales devraient selon le Secrétaire général donner une plus grande voix aux jeunes au sein des administrations et créer des programmes qui reflètent leurs préoccupations pour éviter de « perdre une génération ».

« Les priorités des jeunes devraient peser autant dans les chancelleries que dans les rues et sur les places. Elles devraient être aussi bien présentes dans nos réunions que dans la blogosphère. Les jeunes peuvent être des partenaires dans la construction de la société, sinon ils peuvent être exclus, devenant frustrés et désespérés, avec des conséquences graves », a fait savoir M. Ban.

« Reconnaissons qu'il faut répondre aux aspirations et aux besoins des femmes et des jeunes du monde, non pas comme acte de solidarité, mais par nécessité », a-t-il conclu.