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Kosovo : la situation s'est apaisée mais le calme reste précaire, selon l'ONU

Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet. Photo ONU/Ryan Brown
Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet. Photo ONU/Ryan Brown

Kosovo : la situation s'est apaisée mais le calme reste précaire, selon l'ONU

La situation au Kosovo s'est apaisée après les heurts de novembre mais le calme reste précaire, a expliqué mercredi le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, lors d'une séance du Conseil de sécurité sur la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).

Le 9 novembre, des affrontements avaient eu lieu dans un quartier ethniquement mixte au nord de Mitrovica, dans le nord du Kosovo. Des heurts avaient également opposé, les 23 et 28 novembre, des manifestants serbes aux soldats de la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) dans cette région.

Depuis, Belgrade et Pristina ont repris leur dialogue à Bruxelles après une interruption de trois mois et toutes les parties ont renouvelé leurs efforts pour stabiliser la situation sur le terrain, a expliqué M. Mulet.

Le 29 novembre dernier, le Président serbe a appelé au démantèlement de tous les points de contrôle routier mis en place par des Serbes du Kosovo. Même si certains dirigeants municipaux dans le nord du Kosovo continuent d'ignorer ces directives, des discussions sur le terrain auxquelles ont pris part la MINUK, la Mission de l'Union européenne sur l'État de droit au Kosovo (EULEX) et la KFOR ont permis de stabiliser la situation sur le terrain.

De même, les Serbes du nord, qui continuent de manifester contre l'EULEX, laquelle transporte par hélicoptères des fonctionnaires du Kosovo jusqu'aux points de passage du nord, ont néanmoins récemment laissé à la Mission européenne une plus grande marge de manœuvre, a souligné Edmond Mulet.

Parmi les défis qui persistent, il a souligné que des dirigeants locaux dans le nord avait l'intention d'organiser, la semaine prochaine, un « référendum » sur l'acceptation par les Serbes du Kosovo des institutions du Kosovo, et ce, malgré la ferme opposition manifestée par Belgrade ainsi que par certains dirigeants serbes du Kosovo qui vivent dans le sud.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo et Chef de la MINUK, Farid Zarif, a indiqué aux dirigeants locaux du Nord qu'ils devaient asseoir leur légitimité par l'intermédiaire d'élections conformes aux lois pertinentes, a précisé Edmond Mulet. Même si la MINUK n'est plus en mesure d'administrer de telles élections, elle se tient prête à les faciliter, en collaborant avec les partenaires internationaux. S'assurer d'une représentation municipale légitime dans le nord doit être une priorité immédiate de la communauté internationale, a-t-il dit.

S'agissant du dialogue entre Belgrade et Pristina, le Sous-Secrétaire général s'est félicité de l'accord, qui est en cours de finalisation, sur la gestion intégrée des points de passage, y voyant une percée notable et une preuve encourageante de la bonne volonté des parties.

M. Mulet a en outre observé que lorsque Pristina et Belgrade maintenaient un engagement intensif dans le processus, les tensions sur le terrain s'apaisaient considérablement et que le potentiel de stabilité augmentait. Il est donc essentiel pour les parties de continuer leur engagement à prendre part à un dialogue constructif, a-t-il poursuivi.

M. Mulet a néanmoins averti que la situation au Kosovo était porteuse d'un certain nombre de risques de nature à enliser la situation au fil du temps. Il a encouragé toutes les parties à évaluer leurs engagements actuels au Kosovo, précisant que le coût du maintien de l'ensemble de la présence internationale au Kosovo avoisinait le demi-milliard de dollars. Il conviendrait donc de déterminer si ces dépenses considérables sont appliquées aussi rationnellement et efficacement que possible, a observé le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix.