L'actualité mondiale Un regard humain

RDC : l'ONU appelle à régler pacifiquement les litiges électoraux

Le chef de la MONUSCO, Roger Meece.
Le chef de la MONUSCO, Roger Meece.

RDC : l'ONU appelle à régler pacifiquement les litiges électoraux

Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Roger Meece, a appelé mardi les acteurs politiques congolais à régler de manière pacifique les litiges liés aux élections de novembre 2011.

Lors d'une séance du Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo (RDC), le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays, Roger Meece, a appelé mardi les acteurs politiques congolais à régler de manière pacifique les litiges liés aux élections de novembre 2011.

La campagne pour les élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011 a été marquée par des tensions qui ont fait de nombreuses victimes, a rappelé le Représentant spécial, qui a indiqué qu'il rendrait prochainement un rapport détaillé sur ces incidents.

Les élections ont été émaillées de nombreux problèmes, en particulier la livraison tardive de matériel électoral. Roger Meece a également rappelé les irrégularités relevées par les différentes missions d'observation et a appelé à les examiner de manière approfondie. La Commission électorale indépendante a déjà poursuivi en justice certains de ses propres employés et un candidat a déposé une plainte auprès des autorités congolaises, a-t-il noté.

« Nous avons souligné qu'il était important pour tous les partis et candidats d'utiliser pleinement les moyens pacifiques et le dialogue pour traiter les litiges », a dit M. Meece.

La MONUSCO a apporté tout son appui, notamment logistique, au processus électoral, a-t-il ajouté. La Mission a notamment fourni une formation aux forces de sécurité congolaises pour garantir de bonnes conditions de sécurité pendant les élections.

« Nous allons maintenant nous concentrer sur les prochaines élections, provinciales et locales, afin de garantir leur crédibilité et leur transparence », a dit le Représentant spécial.

Après l'annonce récente par la Commission électorale indépendante des résultats provisoires des élections législatives, l'attention se porte maintenant sur la nouvelle Assemblée nationale, ainsi que sur la constitution d'un nouveau gouvernement, a-t-il poursuivi.

Le Chef de la MONUSCO a souligné la nécessité de réévaluer les conditions de sécurité dans le pays, la protection des civils demeurant la plus grande priorité de la Mission onusienne. Il s'est inquiété du massacre de janvier dernier dans la province du Sud-Kivu, exemple tragique des activités des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). « Nous avons travaillé avec les autorités du pays et continuons à faire tout ce qui est possible pour réduire les activités des FDLR », a-t-il assuré.

M. Meece s'est aussi dit préoccupé de l'émergence de groupes congolais dans le Nord et le Sud-Kivu, de l'intensification des activités criminelles de certains groupes armés comme les « Maï-Maï Yakutumba » au Sud-Kivu, ainsi que de la grave menace que pose l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans le nord est de la RDC.

La MONUSCO a discuté avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sur les façons de gérer ces menaces, pour arriver à réduire les capacités des groupes armés, à rapatrier les combattants étrangers et à démobiliser les milices congolaises. M. Meece s'est en outre réjoui de la fourniture à la MONUSCO de nouveaux hélicoptères par les gouvernements sud-africain et pakistanais et bientôt par l'Ukraine.

Selon le Représentant spécial, la réforme militaire est un autre élément important pour établir des conditions de sécurité durables dans l'est de la RDC. Il a mentionné la réussite des systèmes de justice militaire et de police déjà mis en œuvre par la MONUSCO en partenariat avec les autorités congolaises.

A ses yeux, le viol et les violences sexuelles demeurent un autre problème majeur. La Mission a continué à soutenir les poursuites des auteurs de ces crimes et des violations des droits de l'homme. Roger Meece a invité les gouvernements et les organisations à intensifier leurs efforts en ce sens.