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Le HCR souhaite mettre un terme à trois situations de réfugiés en Afrique

Un réfugié angolais lors d'une récréation à l'école en Zambie. Photo UNHCR/L. Taylor
Un réfugié angolais lors d'une récréation à l'école en Zambie. Photo UNHCR/L. Taylor

Le HCR souhaite mettre un terme à trois situations de réfugiés en Afrique

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mardi la mise en œuvre d'un ensemble de stratégies globales visant à mettre fin à trois situations de réfugiés prolongées en Afrique.

Ces stratégies visent à trouver des solutions pour que le plus grand nombre possible de réfugiés angolais, libériens et rwandais retournent dans leur pays d'origine ou s'établissent dans leur pays d'asile.

« Parmi les solutions, l'accélération du rapatriement volontaire menée conjointement avec des programmes d'assistance sera mise en œuvre pour aider d'anciens réfugiés à la réintégration, ou à obtenir un nouveau statut juridique qui leur permettrait de continuer à résider dans leur pays d'asile. Après des décennies passées en exil, de nombreux réfugiés angolais, libériens et rwandais ont établi des liens solides avec leurs communautés hôtes, y compris par le mariage », a rappelé porte-parole du HCR Adrian Edwards lors d'une conférence de presse au Palais des Nations à Genève.

Le HCR espère que les pays d'asile convertiront le statut de réfugié en permis de résidence pour ces personnes, et à plus long terme vers la citoyenneté lorsque la législation nationale le permet. En Afrique de l'Ouest, par exemple, les Libériens peuvent obtenir des permis de travail et de résidence, leur permettant ainsi de rester dans leur pays d'asile en tant que citoyens de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

« Les clauses de cessation sont intégrées dans la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et la Convention de l'Union africaine de 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Elles permettent la cessation du statut de réfugié une fois que le caractère fondamental et durable des changements est établi dans le pays d'origine et que les circonstances ayant forcé des personnes à l'exil n'existent plus. C'est le cas pour les trois pays d'origine », a souligné M. Edwards.

Le HCR recommande que la cessation s'applique aux réfugiés angolais qui avaient fui leur pays à cause des conflits entre 1961 et 1992 ; aux réfugiés libériens qui avaient fui les guerres civiles entre 1989 et 2003 ainsi qu'aux réfugiés rwandais qui ont fui entre 1959 et 1998.

En Angola, un conflit long de 40 ans ayant forcé des millions d'Angolais à s'exiler s'est finalement conclu par un accord de paix durable en 2002. Alors que la majorité des réfugiés angolais sont depuis retournés dans leur pays d'origine, plus de 131.000 personnes sont toujours exilées, principalement en République démocratique du Congo et en Zambie. Près de la moitié d'entre elles ont fait part de leur souhait de rentrer en Angola.

Au Libéria, les guerres civiles ont commencé en 1989 et se sont finies en 2003, avec la signature de l'Accord de paix global et la destitution du Président Charles Taylor. Ces conflits ont causé la mort de 200.000 Libériens et en ont déplacé des centaines de milliers d'autres. Alors que la majorité des réfugiés libériens sont rentrés dans leur pays d'origine, quelque 63.000 d'entre eux sont toujours exilés, principalement en Côte d'Ivoire.

Au Rwanda, la paix et la stabilité ont été largement restaurées depuis 1999. La vaste majorité des réfugiés rwandais ont fui le génocide de 1994 et ses conséquences, y compris des affrontements armés dans le nord-ouest du Rwanda en 1997 et 1998. C'était alors la dernière fois que la violence généralisée a déchiré le pays. Ces dernières années, la majorité des réfugiés rwandais sont rentrés au Rwanda mais près de 100.000 personnes sont toujours exilées dans environ 40 pays, principalement en Afrique.

« Le HCR souligne l'importance de mettre fin aux situations de réfugiés prolongées pour que les réfugiés puissent reprendre une vie normale. Il revient à la communauté internationale de s'employer à mettre un terme adéquat aux situations de réfugiés prolongées », a indiqué M. Edwards en précisant que le fait de porter assistance à ces réfugiés pour leur trouver des solutions aidera également à prévenir des mouvements de migration mixte plus importants.