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Ban Ki-moon souligne le coût économique élevé de l'occupation israélienne

Le Secrétaire général Ban Ki-moon en visite dans une école pour fille à Khan Younis dans le sud de Gaza. Photo ONU/S. Sarhan
Le Secrétaire général Ban Ki-moon en visite dans une école pour fille à Khan Younis dans le sud de Gaza. Photo ONU/S. Sarhan

Ban Ki-moon souligne le coût économique élevé de l'occupation israélienne

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a renouvelé lundi son appel à des progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient, citant le coût élevé de l'occupation israélienne pour l'économie palestinienne.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a renouvelé lundi son appel à des progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient, citant le coût élevé de l'occupation israélienne pour l'économie palestinienne.

« Les progrès économiques ne peuvent être réalisés et consolidés sans une solution politique crédible à l'horizon », a dit Ban Ki-moon aux participants du Séminaire de l'ONU sur l'assistance au peuple palestinien, qui se déroule au Caire et est organisé par le Comité de l'Assemblée générale sur l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Le Secrétaire général a pu voir de ses propres yeux la situation sur le terrain et les défis sur le chemin de la paix lors d'un voyage dans la région la semaine dernière qui l'a conduit en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.

« Lors de ma visite, j'ai vu clairement le coût économique élevé de l'occupation israélienne du territoire palestinien. J'ai réitéré mon appel à mettre fin au conflit et à l'occupation qui a débuté en 1967 », a dit Ban Ki-moon dans son message qui a été lu par le Coordonnateur spécial adjoint de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Maxwell Gaylard, qui est aussi Coordonnateur humanitaire pour le territoire palestinien occupé.

« La question des colonies, qui sont illégales et pèsent sur les perspectives d'une solution négociée, a clairement une dimension économique. Les colonies et leurs infrastructures restreignent sévèrement l'accès du peuple palestinien à la terre et aux ressources naturelles », a-t-il ajouté.

A cela s'ajoute la violence des colons, a-t-il noté, notant que les restrictions israéliennes à la liberté de mouvement sont une autre entrave importante à la viabilité économique palestinienne en Cisjordanie.

« Cette situation est inacceptable », a dit le Secrétaire général. « Comme je l'ai dit durant ma visite, malgré les mesures israéliennes visant à faciliter la croissance économique, les mesures d'occupation qui étouffent la vie des Palestiniens doivent être annulées ».

Selon lui, cela est d'autant plus important que l'Autorité palestinienne construit les institutions indispensables pour le fonctionnement de la démocratie et d'un futur Etat palestinien.

« Israël peut contribuer de manière significative à la consolidation de ces succès, en préparant le terrain pour une solution négociée à deux Etats », a déclaré le Secrétaire général.

Ban Ki-moon s'est dit aussi préoccupé par la situation financière “fragile” de l'Autorité palestinienne, prévenant que des déficits récurrents pourraient peser sur les progrès 'impressionnants' dans la mise en place des institutions. Il a appelé les bailleurs de fonds à octroyer dès que possible leurs contributions pour 2012 à l'Autorité palestinienne.

S'agissant du blocus de Gaza, il a aussi appelé à agir immédiatement, soulignant que l'ouverture complète des points de passage légitimes pour l'importation de matériaux de construction était cruciale pour le relèvement économique de Gaza, et rendrait possible des activités de reconstruction.

« La reprise à grande échelle des exportations, un élément crucial de toute économie, devraient être autorisées, y compris les transferts vers la Cisjordanie et Israël », a-t-il dit. « Tous ces changements politiques peuvent être mis en œuvre tout en tenant compte des préoccupations légitimes d'Israël en matière de sécurité, et peuvent faire une réelle différence dans la vie de nombreux Gazaouis. »

Ban Ki-moon a souhaité que les pourparlers directs qui ont commencé le mois dernier entre les négociateurs israéliens et palestiniens aboutissent bientôt à des négociations substantielles destinées à arriver à un accord pour une solution à deux Etats d'ici à la fin de cette année, comme l'a suggéré le Quatuor sur le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et Nations Unies).

« Les dirigeants israéliens et palestiniens doivent afficher la vision, le courage et la détermination nécessaires pour surmonter la méfiance actuelle et arriver à un accord de paix historique qui réponde aux aspirations légitimes des deux côtés », a dit le Secrétaire général.

« Une solution à deux Etats a trop tardé. Le statu quo est inacceptable », a-t-il conclu.

Par ailleurs, Ban Ki-moon a eu une conversation téléphonique lundi avec le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a souhaité que M. Abbas continue de participer aux efforts de dialogue menés par le Roi Abdallah de Jordanie, a indiqué son porte-parole dans un compte-rendu de la conversation.

« Le Secrétaire général et le Président Abbas ont évoqué les discussions entre le Président et le chef du Hamas, Khaled Meshal, à Doha concernant la formation d’un nouveau gouvernement », a-t-il ajouté. « Le Secrétaire général a souligné que les Nations Unies ont constamment soutenu la réconciliation palestinienne dans le cadre des principes de l’OLP et sous le leadership du Président Abbas. Il a noté que la réconciliation palestinienne et les négociations avec Israël ne devraient pas être vues comme contradictoires et mutuellement exclusives. »

Selon la presse, le Fatah et le Hamas se sont mis d'accord, lors d'une réunion lundi 6 février au Qatar, pour former un gouvernement d'union chargé à la fois de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, qui sera dirigé par Mahmoud Abbas.