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Une résolution sur la Syrie bloquée par la Chine et la Russie au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité. Photo ONU/JC McIlwaine
Le Conseil de sécurité. Photo ONU/JC McIlwaine

Une résolution sur la Syrie bloquée par la Chine et la Russie au Conseil de sécurité

La Chine et la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité, ont mis leur veto à un projet de résolution appelant à mettre fin à la répression en Syrie.

La Chine et la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont mis leur veto samedi à un projet de résolution appelant à mettre fin à la répression en Syrie, lors d'un vote au Conseil de sécurité.

Sur les 15 membres du Conseil de sécurité, 13 membres ont voté en faveur du projet de résolution soutenant un plan de la Ligue des Etats arabes qui appelle le Président syrien Bachar Al-Assad à céder le pouvoir. Le texte a été bloqué par la Russie et la Chine, qui en tant que membres permanents du Conseil disposent d'un droit de veto.

Il s'agit de la deuxième résolution sur la Syrie bloquée en quelques mois au Conseil de sécurité par la Chine et la Russie. Le 4 octobre 2011, ces deux membres permanents du Conseil avaient déjà mis leur veto à une résolution condamnant la répression et les violations des droits de l'homme par les autorités syriennes.

Lors d'un débat public mardi, le Conseil de sécurité avait discuté de la situation en Syrie, où la répression exercée depuis plusieurs mois par le régime du Président Assad contre des manifestants réclamant des réformes a fait plusieurs milliers de morts.

Les membres du Conseil de sécurité avaient entendu un exposé du Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil El Araby, sur la récente mission effectuée par des observateurs de la Ligue en Syrie.

M. El Araby avait mis l'accent sur la nécessité de concerter les efforts internationaux avec ceux déployés par les pays arabes. Il avait estimé qu'il fallait exiger la fin immédiate de la violence et mettre en œuvre la feuille de route de la Ligue des États arabes qui prévoit une solution pacifique à la crise.

« Ne laissez pas tomber le peuple syrien », avait dit M. El Araby aux membres du Conseil de sécurité. « La violence et les assassinats doivent cesser. Nous avons besoin d'une résolution claire qui soutient les efforts de la Ligue ».

Dans une déclaration à la presse de son porte-parole publiée samedi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a regretté profondément que le Conseil de sécurité n'ait pas été en mesure de se mettre d'accord sur une résolution soutenue par la Ligue des Etats arabes pour mettre fin à la violence en Syrie.

"C'est une grande déception pour les peuples de Syrie et du Moyen-Orient et pour tous les supporteurs de la démocratie et des droits de l'homme. Cela sape le rôle des Nations Unies et de la communauté internationale en cette période où les autorités syriennes doivent entendre une voix unie les appelant à une fin immédiate de la violence contre le peuple syrien", ajoute la déclaration.

"Malgré le vote d'aujourd'hui, la communauté internationale et le peuple syrien doivent redoubler d'efforts pour obtenir une transition politique menée par les Syriens vers un système politique démocratique et pluraliste. Cela devient désormais plus urgent que jamais", a encore dit le porte-parole du Secrétaire général.

Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, s'est dit pour sa part "très préoccupé par l'incapacité du Conseil de sécurité à adopter aujourd'hui une résolution, soutenue par la Ligue des Etats arabes et à laquelle 13 membres du Conseil étaient favorables, pour mettre fin à la violence meurtrière en Syrie."

"Plus le Conseil de sécurité reste divisé sur l'adoption d'une position de consensus concernant les événements en Syrie, plus la situation deviendra difficile, avec davantage de Syriens tués chaque jour", a-t-il ajouté dans une déclaration à la presse de sa porte-parole.