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OMS : les mentalités doivent changer pour combattre les maladies non transmissibles

La Directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. Photo ONU/Paulo Filgueiras
La Directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. Photo ONU/Paulo Filgueiras

OMS : les mentalités doivent changer pour combattre les maladies non transmissibles

Un changement de mentalité est nécessaire pour faire face aux maladies non transmissibles (MNT), a indiqué lundi la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, devant le Conseil exécutif de l'agence onusienne à Genève.

Selon elle, les gouvernements devront trouver de nouvelles approches pour prévenir et soigner ces maladies qui sont devenus l'une des plus grandes inquiétudes dans le domaine de la santé publique.

« Depuis longtemps la mentalité dominante dans le domaine de la santé était portée sur le contrôle et la prévention de maladies infectieuses. Le système a été conçu pour faire face à des épisodes de maladies aigües, et non pas pour le soin ou la prévention sur le long terme qui demandent des efforts qui vont au-delà du secteur de la santé. Les mentalités doivent changer, et cela n'est pas facile », a déclaré Mme Chan.

Mme Chan a souligné qu'à cause de la nature des MNT, elles sont plus difficiles à prévenir, et il est nécessaire que les gouvernements et les organisations internationales adoptent une approche différente pour renforcer la prévention ainsi que le traitement.

« L'impact des MNT arrive par vagues. Nous assistons actuellement à la première vague caractérisée par un nombre croissant de personnes avec une hypertension artérielle, des taux de cholestérol élevés et les premiers signes du diabète dans une grande partie du monde développé. La prévalence accrue de l'obésité et du surpoids constitue un avertissement que de gros ennuis nous attendent », a mis en garde Dr. Chan.

« La seconde vague sera bien pire. Une statistique nous laisse entrevoir ce qui nous attend. Sur les 346 millions de personnes qui souffrent du diabète à travers le monde selon les estimations, plus de la moitié ne savent pas qu'elles portent la maladie. Pour nombreux d'entre elles, le premier contact qu'elles auront avec les services de santé interviendra lorsqu'elles perdront la vue, auront besoin d'une amputation, seront victimes d'une défaillance rénale ou d'un infarctus », a-t-elle ajouté.

Dr. Chan a répété l'engagement de l'OMS à faire de ce problème une priorité cette année pour atteindre les objectifs fixés dans la déclaration politique sur les MNT en septembre. Cette déclaration a appelé à préparer une campagne des gouvernements, du secteur privé et de la société civile afin de mettre en place avant 2013 un plan pour freiner les facteurs à risque des quatre groupes de MNT, à savoir les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète.

La Directrice générale de l'OMS a également souligné que pour assurer le succès de l'approche de santé publique, les gouvernements devaient s'efforcer de réduire les inégalités dans leurs sociétés. Un nouveau rapport de l'Organisation de coopération et de développement Economiques (OCDE) montre que les sociétés ayant le moins d'inégalité sont aussi celles qui obtiennent les meilleurs résultats de santé publique, indépendamment des ressources consacrées.

« L'argent seule ne peut pas acheter une meilleure santé. Des bonnes politiques promouvant l'égalité ont de meilleures chances de succès. L'accès universel aux soins est un facteur d'égalité puissant. Les changements de l'état de santé d'une population sont un bon indicateur du bien-être social et économique d'une société », a rappelé Dr. Chan.