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Myanmar : un expert de l'ONU salue la libération de prisonniers conscience

Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Tomas Ojea Quintana.
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Tomas Ojea Quintana.

Myanmar : un expert de l'ONU salue la libération de prisonniers conscience

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits humains au Myanmar, Tomás Ojea Quintana, a salué lundi la décision prise par le Président Thein Sein d'accorder une nouvelle amnistie et de libérer un nombre significatif de prisonniers de conscience.

Alors que le nombre exact de prisonniers d'opinion libérés doit encore être confirmé, il y avait parmi les personnes libérées vendredi dernier des personnalités dont les cas ont déjà été abordés par le Rapporteur spécial ainsi que des personnes à qui il a rendu visite en prison.

« Je salue la libération de nombreux prisonniers d'opinion, des personnes qui ont été emprisonnées pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ou dont les droits à un procès équitable ont été niés », a dit M. Ojea Quintana dans un communiqué de presse. « C'est un développement important et nécessaire pour faire avancer la réconciliation nationale et approfondir la transition du Myanmar vers la démocratie. »

« En cette période critique pour le Myanmar, et dans la perspective des élections en avril, il est fondamental que tous les citoyens, y compris ceux tout juste sortis de prison, soient autorisés à jouer un rôle actif et constructif dans la vie politique et publique. Basé sur les enseignements tirés des précédentes élections, j'appelle le gouvernement à assurer le respect des droits à la participation politique et des libertés d'opinion et d'expression, de réunion et d'association, droits qui sont essentiels pour le fonctionnement d'une société démocratique », a-t-il ajouté.

Le Rapporteur spécial a également exprimé sa préoccupation sur le fait qu'un certain nombre de prisonniers d'opinion restent en détention. Il a appelé le gouvernement à libérer tous les prisonniers de conscience, sans conditions et sans délai.

« Je continue à souligner que les prisonniers d'opinion doivent être libérés sans des conditions qui peuvent effectivement être de nouvelles façons de diminuer leur jouissance des droits humains », a-t-il dit.

Par ailleurs, le Rapporteur spécial a noté que des accords préliminaires ont été conclus entre le gouvernement et l'Union nationale karen, et avec d'autres groupes ethniques. Il a exprimé l'espoir de nouveaux progrès dans la résolution des conflits avec les groupes ethniques armés au Myanmar et a appelé toutes les parties impliquées dans les conflits en cours à garantir la protection des civils et le respect des droits humains internationaux et du droit humanitaire.

« J'appelle de nouveau le gouvernement à élaborer un plan global pour faire officiellement participer des groupes ethniques minoritaires à un dialogue inclusif afin de résoudre des griefs de longue date », a déclaré M. Ojea Quintana.

« Et toutes les parties à ce dialogue doivent s'assurer que les enquêtes et la responsabilité pour les violations flagrantes et systématiques des droits humains dans le passé soient à l'ordre du jour. Mettre fin aux discriminations et garantir les droits fondamentaux des minorités ethniques du Myanmar est essentiel pour la réconciliation nationale et cela contribuera à la stabilité politique et sociale sur le long terme au Myanmar, » a-t-il ajouté.