Myanmar : un expert de l'ONU salue la libération de prisonniers conscience

Alors que le nombre exact de prisonniers d'opinion libérés doit encore être confirmé, il y avait parmi les personnes libérées vendredi dernier des personnalités dont les cas ont déjà été abordés par le Rapporteur spécial ainsi que des personnes à qui il a rendu visite en prison.
« Je salue la libération de nombreux prisonniers d'opinion, des personnes qui ont été emprisonnées pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ou dont les droits à un procès équitable ont été niés », a dit M. Ojea Quintana dans un communiqué de presse. « C'est un développement important et nécessaire pour faire avancer la réconciliation nationale et approfondir la transition du Myanmar vers la démocratie. »
« En cette période critique pour le Myanmar, et dans la perspective des élections en avril, il est fondamental que tous les citoyens, y compris ceux tout juste sortis de prison, soient autorisés à jouer un rôle actif et constructif dans la vie politique et publique. Basé sur les enseignements tirés des précédentes élections, j'appelle le gouvernement à assurer le respect des droits à la participation politique et des libertés d'opinion et d'expression, de réunion et d'association, droits qui sont essentiels pour le fonctionnement d'une société démocratique », a-t-il ajouté.
Le Rapporteur spécial a également exprimé sa préoccupation sur le fait qu'un certain nombre de prisonniers d'opinion restent en détention. Il a appelé le gouvernement à libérer tous les prisonniers de conscience, sans conditions et sans délai.
« Je continue à souligner que les prisonniers d'opinion doivent être libérés sans des conditions qui peuvent effectivement être de nouvelles façons de diminuer leur jouissance des droits humains », a-t-il dit.
Par ailleurs, le Rapporteur spécial a noté que des accords préliminaires ont été conclus entre le gouvernement et l'Union nationale karen, et avec d'autres groupes ethniques. Il a exprimé l'espoir de nouveaux progrès dans la résolution des conflits avec les groupes ethniques armés au Myanmar et a appelé toutes les parties impliquées dans les conflits en cours à garantir la protection des civils et le respect des droits humains internationaux et du droit humanitaire.
« J'appelle de nouveau le gouvernement à élaborer un plan global pour faire officiellement participer des groupes ethniques minoritaires à un dialogue inclusif afin de résoudre des griefs de longue date », a déclaré M. Ojea Quintana.
« Et toutes les parties à ce dialogue doivent s'assurer que les enquêtes et la responsabilité pour les violations flagrantes et systématiques des droits humains dans le passé soient à l'ordre du jour. Mettre fin aux discriminations et garantir les droits fondamentaux des minorités ethniques du Myanmar est essentiel pour la réconciliation nationale et cela contribuera à la stabilité politique et sociale sur le long terme au Myanmar, » a-t-il ajouté.