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Haïti : beaucoup reste à faire malgré des progrès tangibles deux ans après le séisme

Des Haïtiens employés par le PNUD pour déblayer des décombres dus au séisme de janvier 2010.
Des Haïtiens employés par le PNUD pour déblayer des décombres dus au séisme de janvier 2010.

Haïti : beaucoup reste à faire malgré des progrès tangibles deux ans après le séisme

Malgré de nombreuses difficultés et des défis structurels, les signes de progrès se multiplient en Haïti alors que le pays marque l'anniversaire du séisme dévastateur qui a frappé le pays le 12 janvier 2010, selon l'ONU.

Malgré de nombreuses difficultés et des défis structurels, les signes de progrès et les résultats positifs se multiplient en Haïti alors que le pays marque l'anniversaire du séisme dévastateur qui a frappé le pays le 12 janvier 2010, a affirmé le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU dans ce pays, Nigel Fischer.

« Ces réalisations sont réelles et leur impact ne devrait pas être sous estimé. Elles ont été rendues possibles grâce à la contribution d'innombrables Haïtiens, d'organisations de la société civile et d'institutions gouvernementales ainsi que d'organisations internationales », a déclaré M. Fischer qui est également Coordonnateur humanitaire résident en Haïti.

Entre juillet 2010 et novembre 2011, le nombre de personnes déplacées vivant dans les camps a chuté de 65%, et actuellement 520.000 personnes continuent de vivre dans ces camps. Plus de 5 millions de mètres cubes de débris ont été déblayés, ce qui représente environs la moitié de ce que le séisme a généré. Aujourd'hui il y a plus d'enfants scolarisés qu'avant le séisme et cela vaut aussi pour le nombre d'enfants vaccinés.

Sous la direction du ministère de la santé d'Haïti, un système d'alerte du choléra a été mis en place avec des programmes de sensibilisation et un réseau de centres de traitement. Ce système a permis de faire chuter considérablement le nombre de nouvelles contaminations et le taux de mortalité causé par la maladie.

« Nous reconnaissons la réalité des progrès, mais nous ne pouvons pas nous laisser distraire des tâches énormes à faire en Haïti. Des grands efforts sont nécessaires et doivent se poursuivre », a rappelé M. Fischer.

Selon le Représentant spécial adjoint, la crise politique qui a suivi les élections entre mai et octobre l'année dernière constituait un obstacle majeur qui a limité la capacité du gouvernement et de ses partenaires à réaliser leurs objectifs pour 2011.

« Maintenant, avec un nouveau gouvernement en place, Haïti se trouve à un moment d'opportunités. Même si les dirigeants politiques du pays portent la responsabilité principale pour le développement durable de leur pays, ils ne pourront pas tout faire sans l'accompagnement des partenaires internationaux. Le système des Nations Unies reste un partenaire engagé et continuera de travailler aux côtés du gouvernement et du peuple d'Haïti », a souligné M. Fischer.

De son côté, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova a rappelé dans un message que deux ans après, le séisme et ses conséquences continuent d'interpeller l'ensemble de la communauté internationale. Des progrès importants ont été réalisés, et beaucoup reste encore à faire.

« L'éducation est la clé de voûte d'une nouvelle Haïti, et je souhaite saluer l'engagement du Président Michel Martelly à faire de l'éducation une priorité nationale. Nous nous sommes mobilisés pour accélérer la campagne d'alphabétisation, pour assurer la continuité des enseignements et des examens et former les professeurs – plus de 2000 à ce jour – à l'appui psychosocial », a déclaré Mme Bokova.

La conférence des donateurs pour la culture en Haïti, en avril 2011, a marqué une étape importante dans ce plaidoyer en faveur de la culture comme levier de développement. L'action de l'UNESCO auprès des artisans du Carnaval de Jacmel, pour relancer la confection des masques, des costumes, des produits d'artisanat, a d'ailleurs été remarquée et est soutenue par l'Initiative mondiale de Bill Clinton.

« En ce jour du souvenir et de la commémoration, nous gardons comme au premier jour notre conviction que l'éducation, la culture et les sciences sont les socles de la renaissance. L'UNESCO reste totalement mobilisée et continuera d'appeler à élargir le cercle de ceux qui veulent soutenir Haïti sur ce chemin de la reconstruction », a conclu Mme Bokova.