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Kirghizistan : un expert appelle à mettre un terme à la torture lors de détentions

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez.

Kirghizistan : un expert appelle à mettre un terme à la torture lors de détentions

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, a exhorté mercredi le gouvernement du Kirghizistan à empêcher les abus, les tortures et mauvais traitements, à mettre un terme à l'impunité qui prévaut dans de telles affaires et à traduire les responsables en justice.

« Le Kirghizistan a besoin de réorganiser le cadre de travail procédural contre la torture, notamment en créant un système transparent d'accès à une assistance de conseil au moment de l'arrestation », a déclaré M. Mendez dans un communiqué.

« Un élément clé de ma visite a été de conduire des entretiens avec des personnes qui ont été emprisonnées dans différents types de centres de détention et victimes de torture et de mauvais traitements », a estimé l'expert.

Il a également rencontré des représentants de l'autorité de l'Etat, de la société civile, des avocats et des défenseurs des droits de l'homme. L'expert indépendant a souligné « que l'utilisation de la torture et des mauvais traitements est un phénomène largement répandu ».

L'asphyxie par un sac en plastique, les coups et les chocs électriques figurent parmi les pratiques utilisées par la police, selon les témoignages recueillis par M. Mendez. Il a par ailleurs indiqué que la police utilise la torture à cause de la place centrale des aveux dans le système judicaire.

« Je suis également inquiet du manque de rapidité et d'impartialité pour les enquêtes portant sur les allégations de torture et de mauvais traitement », a souligné l'expert indépendant. Il a critiqué le manque d'efficacité dans les poursuites concernant des officiers en charge d'appliquer la loi.

Enfin, il a déploré les conditions inacceptables de détention des prisonniers. Cette visite était la première du Rapporteur spécial dans le pays.