L'actualité mondiale Un regard humain

FAO : la corruption pèse sur l'accès à la terre et sur le développement

Une exploitation agricole à Madagsacar.
FAO
Une exploitation agricole à Madagsacar.

FAO : la corruption pèse sur l'accès à la terre et sur le développement

La mauvaise gouvernance accroît la probabilité de corruption dans les régimes fonciers et l'administration foncière et intensifie l'impact des pressions sur l'utilisation des terres, selon un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'organisation de surveillance de la corruption mondiale, Transparency International (TI).

« Les terres subissent désormais des pressions sans précédent du fait de la mise sous culture de nouvelles zones et de l'expansion des centres urbains quand elles ne sont pas purement et simplement délaissées en raison de leur dégradation, du changement climatique ou des conflits », estime le rapport qui porte sur plus de 61 pays..

« Ces développements ont mis à mal les règles, les processus et les institutions qui déterminent quelles sont les ressources de la terre qui sont utilisées, par qui elles le sont, pour combien de temps, et sous quelles conditions », ajoute-t-il.

« Les conclusions de l'étude reflètent ce que nous ont dit durant des années les agriculteurs, les éleveurs, les investisseurs, les gouvernements et les organisations non gouvernementales dans de nombreux pays en développement, à savoir que là où la gouvernance foncière est défaillante, un risque élevé de corruption existe », affirme le Sous Directeur général de la FAO responsable du Département des ressources naturelles, Alexander Mueller.

« L'accès sécurisé à la terre et la protection des ressources naturelles contre une utilisation débridée sont des clés pour assurer la sécurité alimentaire, la stabilité sociale, l'investissement, la croissance économique et le développement durable », ajoute M. Mueller.

« La transparence et la rigueur lorsque l'on occupe un poste de responsabilité contribuent à créer un cycle de gouvernance positif, en s'assurant que tous bénéficient des ressources foncières et pas seulement les puissants », déclare de son côté le président de Transparency International en Zambie, Rueben Lifuka, et membre du directoire de cette organisation.

« Toutefois, lorsque la transparence et la rigueur professionnelle font défaut, le risque de corruption augmente et menace de transformer la terre en un outil d'aliénation des gens ordinaires. En raison de la corruption, les gens perdent les avantages culturels et économiques que leur procurent normalement les ressources de leurs propres terres », ajoute M. Lifuka.

Le rapport constate que la corruption dans le secteur foncier prend différentes formes qui vont du petit pot de vin à la fraude de haut niveau résultant d'un abus de pouvoir de responsables gouvernementaux ou de positions politiques dominantes.

La ruée pour investir dans les biocarburants motivée par le souci d'atténuer les changements climatiques est l'une des pressions qui affectent l'utilisation des terres dans beaucoup de pays, surtout depuis que « de nombreux pays - du fait de leur gouvernance et des problèmes de corruption dont ils souffrent - sont considérés comme des havres attrayants pour l'investissement dans les biocarburants », selon le rapport.