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Iraq : l'ONU veut plus de temps pour régler le problème du camp d'opposants iraniens

L'entrée du Camp Ashraf, en Iraq.
L'entrée du Camp Ashraf, en Iraq.

Iraq : l'ONU veut plus de temps pour régler le problème du camp d'opposants iraniens

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Iraq, Martin Kobler, a exprimé mardi sa préoccupation sur la situation dans le camp d'Ashraf en Iraq où vivent près de 3.000 exilés de l'Organisation des Moudjahiddines du peuple d'Iran (OMPI - Mujahedin-e Khalq), le principal mouvement d'opposition extérieur au régime en place en Iran.

Lors d'une session d'information au Conseil de sécurité, M. Kobler, qui est aussi chef de la Mission d`assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI), a fourni un compte rendu de la situation et a expliqué que l'ONU tentait de trouver une solution qui respecte à la fois la souveraineté iraquienne et les principes de droit international comme celui de non-refoulement des demandeurs d'asile.

« Le gouvernement d'Iraq a demandé à l'ONU de faciliter la recherche d'une solution durable et pacifique à cette question et nous tentons de le faire. Nous pensons qu'il est possible de trouver une solution. Cependant les positions du gouvernement et des résidents du camp d'Ashraf restent très éloignées », a expliqué M. Kobler au Conseil de sécurité.

« Des vies sont en jeu et ces personnes doivent être protégées. Le gouvernement a une responsabilité d'assurer la sécurité et le bien-être des résidents. Toute action par la force qui aboutirait à une effusion de sang ou à des décès serait inacceptable et contre-productive », a-t-il ajouté.

Il y a eu des progrès dans les discussions récemment, même si de grands obstacles demeurent avant d'arriver à une solution qui conviendrait à toutes les parties. Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait savoir qu'il était prêt à entamer un processus de détermination de statut dans le camp en vue d'une éventuelle réinstallation des résidents dans des pays tiers, mais que cela ne pouvait pas être fait avant l'échéance du 31 décembre, date à laquelle le gouvernement d'Iraq a laissé entendre qu'il souhaiterait voir le camp évacué.

« La situation du camp d'Ashraf est complexe, mais le problème n'est pas insurmontable. Le processus est lancé, et si toutes les parties concernées agissent de façon responsable il est possible d'arriver à une solution pacifique et durable qui respecte à la fois la sécurité et le bien-être des résidents du camp et le besoin légitime du gouvernement d'Iraq à affirmer sa souveraineté », a souligné M. Kobler.

Le chef de la MANUI avait d'ailleurs commencé son allocution au Conseil de sécurité en condamnant fermement l'attaque terroriste survenue lundi en Iraq, qui avait pris pour cible des pèlerins chiites qui célébraient l'Achoura.

« L'attaque contre des pèlerins rassemblés pour l'Achoura afin d'exercer leur droit au culte est particulièrement épouvantable. La diversité ethnique et religieuse de l'Iraq représente la grande force du pays. Cette diversité est au cœur des efforts du pays pour établir une société paisible, prospère et inclusive », a indiqué M. Kobler qui a présenté ses condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement à ceux qui ont été blessés dans l'attaque.