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Yémen : l'ONU condamne la nouvelle escalade de violence

Des manifestants anti-gouvernementaux au Yémen.
Des manifestants anti-gouvernementaux au Yémen.

Yémen : l'ONU condamne la nouvelle escalade de violence

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a déploré mardi le meurtre de civils non armés qui ont été tués par balles et par l'explosion d'obus au Yémen depuis la semaine dernière, dans une nouvelle escalade de violence malgré les promesses du gouvernement.

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a déploré mardi le meurtre de civils non armés qui ont été tués par balles et par l’explosion d’obus au Yémen depuis la semaine dernière, dans une nouvelle escalade de violence malgré les promesses du gouvernement.

« Des civils non armés, notamment de très jeunes enfants, ont été tués par balles et laissés pour morts ou sérieusement blessés », a dit Mme Pillay dans une déclaration à la presse. « Il est choquant et très décevant que, malgré les accord et cessez-le-feu successifs, les forces de sécurité gouvernementales continuent d’utiliser des balles réelles contre des manifestants non armés. »

Depuis jeudi la semaine dernière, au moins trois enfants ont été tués par les forces de sécurité. Mme Pillay a appelé également les groupes armés opposés au gouvernement à faire preuve de retenue.

« La violence n’est certainement pas le moyen de résoudre les difficultés actuelles auquel le Yémen est confronté, comme l’ont montré clairement les évènements de l’année passée », a dit Mme Pillay. « Le gouvernement doit immédiatement s’assurer que la force létale et les armes lourdes ne sont pas utilisées contre des manifestants pacifiques. Les violations des droits de l’homme à Taëz doivent faire l’objet d’une enquête indépendante, les résultats de l’enquête doivent être rendus publics, et les auteurs doivent être traduits en justice sans délai. »

La Haut commissaire a également insisté sur l’obligation du gouvernement de garantir que les droits économiques, sociaux et culturels des Yéménites soient protégés, notant que le droit à l’éducation et le droit à la santé ont été sérieusement et de manière croissante réduits au cours des dix derniers mois.

Mme Pillay a appelé le gouvernement à accorder un accès immédiat à ses employés pour permettre une évaluation indépendante de la situation des droits de l’homme sur le terrain.

Plus tôt, la porte-parole par intérim du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a indiqué que des informations faisaient état de plus de 20 personnes tuées par balles et par l'explosion d'obus depuis jeudi.

« L'usage récurrent d'une force disproportionnée par une partie des forces de sécurité gouvernementales, malgré les engagements pris d'enquêter sur les violations graves des droits de l'homme, est très décevant. Les tueries doivent cesser immédiatement et nous appelons toutes les parties à arrêter l'usage de la force violente », a dit cette porte-parole, Ravina Shamdasani.

« Nous appelons les autorités yéménites à coopérer avec le bureau de l'ONU sur les droits de l'homme, comme elles ont promis de le faire à de multiples occasions, et d'accorder un accès immédiat dans le pays à ses employés pour qu'ils soient en mesure d'évaluer la situation des droits de l'homme sur le terrain. On nous a demandé de faire un rapport sur la situation des droits de l'homme au Yémen devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à sa prochaine session en mars », a-t-elle ajouté.

Selon la presse, un civil a été tué mardi par un obus qui a frappé un bus à Taëz, portant à 34 le nombre de morts depuis une semaine au cours de violences dans cette ville entre des troupes fidèles au président yéménite Ali Abdallah Saleh et des hommes armés des tribus qui protègent les manifestants de l'opposition.

Conformément à l'accord sur le transfert pacifique du pouvoir signé le 23 novembre à Ryad, M. Saleh doit quitter le pouvoir fin février.