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Près de deux ans après le séisme, Haïti montre des signes de progrès - ONU

Le Représentant spécial adjoint pour Haïti, Nigel Fisher.
Le Représentant spécial adjoint pour Haïti, Nigel Fisher.

Près de deux ans après le séisme, Haïti montre des signes de progrès - ONU

Près de deux ans après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti et tué plus de 200.000 personnes, le pays montre des signes remarquables de progrès, selon le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU pour Haïti, Nigel Fisher, qui insiste sur l'impérieuse nécessité de poursuivre les efforts de reconstruction.

« Aussi justifiées que soient les critiques, prétendre qu'il n'y a pas eu de progrès relève de l'exagération et, dresser un tableau faussement négatif risquerait de détourner l'intérêt, l'attention et l'appui à ce pays en relèvement à un tournant critique de son histoire », a déclaré M. Fisher lors d'une conférence de presse mardi au siège des Nations Unies, à New York.

Pour le Représentant spécial adjoint, « c'est un mythe que de dire qu'il n'y a pas eu de reconstruction ». Vingt-mille emplois sur les 60.000 prévus ont été créés dans le domaine de la reconstruction, a-t-il précisé.

Dans ce pays, le plus pauvre de l'hémisphère Sud, où les trois-quarts de la population gagnent moins de deux dollars par jour et 70 à 80% n'ont accès ni à l'eau ni à l'électricité, le tremblement de terre du 12 janvier 2010 « a mis à nu des décennies de vulnérabilités d'ordre divers ». « L'impact de l'assistance humanitaire, la plus grande de ces dernières années au niveau mondial, et des projets d'envergure commencent à être visibles », a souligné M. Fisher, estimant que pour les Haïtiens, « l'année 2010 demeurera pour longtemps l'année des crises multiples ».

La Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) a approuvé des projets prioritaires pour un montant total de 2,3 milliards de dollars dans les secteurs du transport, de l'infrastructure, de l'enlèvement et de la gestion des débris, du développement urbain, de l'éducation et de la santé, a-t-il indiqué.

Initialement, 1,5 million de personnes avaient été accueillies dans des camps qui n'en comptent plus, désormais, que 550.000, « ce qui représente un véritable progrès », a estimé M. Fisher.

Sur les 4,6 milliards de dollars d'annonces de contributions effectuées lors de la Conférence internationale des donateurs, tenue en mars dernier sur Haïti, 4 milliards ont été alloués à des projets déterminés. Par ailleurs, un milliard de dollars est prévu dans le cadre de la suppression de la dette extérieure d'Haïti.

En outre, environ 7.000 foyers par mois ont été construits et 50% des débris nettoyés –soit cinq millions de mètres cubes- plus rapidement que ceux de « Ground Zero » à New York après les attentats du 11-septembre, ou encore que ceux d'Aceh, au lendemain du tsunami de 2004 en Asie.

D'autre part, 6.700 personnes ont succombé à l'épidémie du choléra et environ 476.000 ont été infectées depuis octobre 2010. Selon M. Fisher, de nombreux systèmes d'alerte ont été mis en place alors qu'il n'en existait aucun auparavant. Il reste, cependant, que le taux de 1% de décès dus au choléra « est intolérable », a-t-il commenté.