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L'ONU appelle à ne pas céder à l'austérité et à maintenir l'aide au développement

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'une précédente visite en Corée du Sud, en novembre 2011.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'une précédente visite en Corée du Sud, en novembre 2011.

L'ONU appelle à ne pas céder à l'austérité et à maintenir l'aide au développement

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mercredi les pays donateurs à ne pas couper les dépenses consacrées à l'aide publique au développement, ajoutant que l'austérité n'amènerait pas l'équilibre budgétaire et affecterait durement les plus pauvres et les plus vulnérables.

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé mercredi les pays donateurs à ne pas couper les dépenses consacrées à l’aide publique au développement, ajoutant que l’austérité n’amènerait pas l’équilibre budgétaire et affecterait durement les plus pauvres et les plus vulnérables.

« Couper l’aide ne va pas équilibrer les budgets. Mais cela va affecter les pauvres, les membres les plus vulnérables de la famille humaine. Les pays en développement doivent tenir leur promesse d’atteindre 0,7% du produit national brut pour l’aide au développement », a plaidé Ban Ki-moon à l’occasion du quatrième Forum sur l'efficacité de l'aide qui se déroule dans la ville de Busan, en République de Corée.

« Aux donneurs traditionnels, je dis : ne laissez pas la crise économique et l’austérité de court terme modifier vos engagements de long terme envers les plus pauvres du monde et les plus vulnérables. L’aide a permis de réduire la mortalité infantile. Elle a ralenti la progression du VIH/Sida. Elle a aidé à réduire la pauvreté dans le monde entier et à faire progresser les Objectifs du millénaire pour le développement (OM) », a-t-il souligné.

Pour le chef de l’ONU, l’assistance n’est pas de la charité mais « un investissement intelligent » et un moyen « de créer de la croissance qui génère des emplois ». Il a encouragé les pays émergents à s’engager pleinement dans la coopération Sud-Sud soulignant que la crise actuelle constitue une opportunité unique de faire preuve d’une capacité de leadership.

Le Secrétaire général a aussi appelé les pays récipiendaires de l’aide à respecter leurs obligations de transparence et à lutter contre la corruption.

« Les gouvernements, la communauté internationale, le secteur privé et les organisations non gouvernementales doivent travailler ensemble avec flexibilité, transparence et rechercher la pleine appropriation de ceux qui reçoivent une assistance », a souligné Ban Ki-moon.

Pour lui, une aide efficace doit être celle qui donne des résultats c’est-a-dire qu’elle doit être transparente. L’aide doit être aussi flexible et, en cas de chocs, pourvoir être adaptée. Enfin, l’appropriation des politiques de développement est la condition sine qua none à une aide au développement efficace.

« Les pays qui sont transparents, les pays qui reçoivent une aide flexible seront les pays qui pourront le mieux s’approprier l’aide et je l’espère avoir les meilleurs résultats », a dit Ban Ki-moon. « Transparence, flexibilité et appropriation constituent un cercle vertueux. Et nous pouvons tous être des bénéficiaires ».

Ensuite, lors d'un autre forum sur le secteur privé, Ban Ki-moon a appelé les dirigeants à créer des entreprises à vocation sociale et à s'engager dans l'amélioration de la santé maternelle et infantile et dans l'accès à l'énergie pour les personnes les plus pauvres de la planète.

« Le temps est venu d'étendre notre partenariat global. Donnons davantage d'opportunités au pays les moins développés y compris l'accès aux marchés. Construisons des entreprises sociales », a déclaré Ban Ki-moon à ce forum.

Le Chef de l'ONU a appelé les dirigeants du secteur privé à s'engager dans la campagne de l'ONU « Chaque femme, chaque enfant » qui promeut la santé maternelle et infantile. Il a également encouragé les entreprises à s'engager dans l'initiative l' « Energie durable pour tous » dont l'objectif est de fournir un accès à l'électricité à 1,4 milliard de personnes dans le monde d'ici 2030.

« Nous sommes dans une ère d'austérité financière. Il y a une augmentation incertaine de l'aide, en quantité et en qualité. Dans le même temps, de nouveaux pouvoirs ont émergé, ne changeant pas seulement le paysage économique et politique mais aussi l'image de l'aide et de l'investissement. Parmi ces actuels changements, il existe un consensus sur l'idée que le secteur privé détient un rôle critique à jouer pour combler toutes ces différences », a insisté le Secrétaire général de l'ONU.

Pour lui, le commerce est fondamental comme « pour l'emploi et l'innovation ». Le chef de l'ONU estime que « le monde ne réussira le développement durable que si les investissements privés permettent une large croissance.»

« L'année dernière, les investissements étrangers directs étaient de 574 milliards de dollars, plus de quatre fois le niveau officiel de l'aide au développement », a-t-il souligné expliquant que « pour la première fois, les économies en développement et en transition ont attiré plus de la moitié des fonds, une amélioration salutaire ».

« Travaillez avec nous pour combattre le changement climatique y compris le mois prochain dans les négociations à Durban. Amenez-nous les meilleures idées au forum du secteur privé du mois de juin prochain à l'occasion de la Conférence sur le développement durable de Rio+20 », a demandé Ban Ki-moon.

« Le temps est venu de travailler encore plus étroitement ensemble pour réaliser nos objectifs communs pour un monde pacifique et prospère », a-t-il conclu.