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Somalie : le HCR inquiet des nouvelles restrictions sur le travail humanitaire

Une femme déplacée avec deux enfants après avoir fui son domicile dans le sud de la Somalie.
Une femme déplacée avec deux enfants après avoir fui son domicile dans le sud de la Somalie.

Somalie : le HCR inquiet des nouvelles restrictions sur le travail humanitaire

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait part mardi de sa préoccupation sur la décision des milices somaliennes Al-Shabaab d'abroger définitivement la permission de travailler accordée à plusieurs organisations des Nations Unies, y compris le HCR, dans certaines régions de la Somalie sous leur contrôle.

« Cette décision intervient lors d'une période de crise humanitaire désastreuse dans les régions du sud et du centre de la Somalie », a indiqué un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d'une conférence de presse à Genève. « Nous évaluons l'impact de ce tout dernier développement pour nos opérations humanitaires dans ces régions de la Somalie ».

La poursuite des opérations militaires et les fortes pluies limitent les mouvements de la population déplacée dans la région de Gedo en Somalie, une région frontalière avec le Kenya. Personne ne traverse actuellement la frontière entre Dobley en Somalie et Liboi au Kenya. Les personnes ne peuvent pas se déplacer car les pluies ont rendu les routes impraticables. D'autres sont réticentes à bouger, car elles craignent les embuscades ou d'être prises entre les feux croisés durant leur trajet.

A Mogadiscio, le HCR a observé un changement dans les causes profondes du déplacement forcé. « Alors que la sécheresse était à l'origine de la vaste majorité des déplacements vers la capitale somalienne durant les trois premiers trimestres de cette année, nous avons vu arriver, depuis le mois d'octobre, 8.300 personnes déplacées par le conflit dans la capitale et seulement 500 déplacés du fait de la sécheresse », a dit le porte-parole.

Dans les camps de réfugiés de Dadaab au Kenya voisin où sont abrités 460.000 réfugiés, dont plus de 150.000 sont arrivés cette année, l'insécurité continue d'entraver les opérations du HCR. Depuis plusieurs semaines déjà, les autorités ont arrêté d'enregistrer les nouveaux arrivants. Les agences humanitaires ne peuvent évaluer ni le nombre ni la situation des nouveaux arrivants, car les mouvements restent limités dans les camps.

« Plus de 360 réfugiés souffrent du choléra ou de diarrhée aiguë. La plupart sont traités en consultation externe et les dispensaires manquent de sels de réhydratation orale et d'autres traitements essentiels. Malgré les restrictions par mesure de sécurité, les autorités ont réussi à achever une campagne massive de vaccination orale contre la polio pour tous les enfants réfugiés de moins de cinq ans. Les efforts se poursuivent pour renforcer les mesures de sécurité à Dadaab, y compris le déploiement de policiers supplémentaires », a dit Andrej Mahecic.

Dans les camps de Dollo Ado en Ethiopie, le personnel du HCR observe des taux élevés de malnutrition aiguë sévère et de malnutrition aiguë parmi les enfants réfugiés âgés de moins de cinq ans dans le centre de transit. En réponse, le HCR et ses partenaires ont décidé d'élargir le programme de distribution de repas préparés à tous les enfants jusqu'à 10 ans et d'ajouter du lait en poudre dans les bouillies pour accroître leur valeur nutritive, a-t-il indiqué.