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L'ONU renforce la lutte contre la privation arbitraire de liberté

Un centre de détention pour demandeurs d'asile en Australie.
Un centre de détention pour demandeurs d'asile en Australie.

L'ONU renforce la lutte contre la privation arbitraire de liberté

Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a publié lundi une base de données collectant des informations sur les personnes détenues arbitrairement dans le monde entier, soulignant l'ampleur de la pratique de la détention arbitraire, un phénomène global affectant des milliers de personnes chaque année.

« Tous les pays sont confrontés à la pratique de la détention arbitraire. Celle-ci ne connaît pas de frontières et des milliers des personnes y sont soumis chaque année soit pour l'exercice de leurs droits fondamentaux soir parce que ils n'ont pas pu bénéficier de garanties à un procès juste et équitable ou pour d'autres raisons comme la détention administrative de demandeurs d'asile », a déclaré El Hadji Malick Sow, qui préside actuellement ce panel d'experts.

Les avis du Groupe de travail concernant ces personnes et plus de 600 autres sont désormais disponibles dans une base de données publique lancée lundi. Pendant plus de 20 ans, le Groupe de travail a développé une importante jurisprudence sur les normes et standards internationaux des droits de l'homme applicable à différentes formes de privation de liberté.

La base de données, mise en place avec le soutien de Thomson Reuters et Freedom Now, englobera tous les documents publics adoptés par le Groupe de travail, y compris ses rapports de visites dans les pays et ses rapports annuels qui touchent thématiques relatives aux questions relevant de son mandat. Celles-ci seront disponibles en anglais, en français et en espagnol.

« La base de données est un outil indispensable pour les victimes, les praticiens du droit, les Etats, les institutions nationales des droits de l'homme, les universitaires/académiques et la société civile », a noté El Hadji Malick Sow.

A l'occasion de la célébration du 20ème anniversaire du Groupe de travail, qui s'est déroulé à Paris, trois personnalités originaires d'Ethiopie, de Myanmar et de Syrie qui ont été arbitrairement privés de leur liberté pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ont participé à la cérémonie pour partager avec nous leurs expériences.

M. Haithem Al-Maleh, ancien juge et défenseur des droits de l'homme, a été incarcéré à plusieurs reprises à cause de ses critiques sur la situation des droits de l'homme dans son pays. Mme Birtukan Mideksa, ancienne juge et leader du parti politique a été condamnée à l'emprisonnement à vie avant d'être libéré. Mme Aung San Suu Kyi a également participé à l'événement par le biais d'un message vidéo. Les cas de ces individus ont été examinés dans le passé par le Groupe de travail.

Bacre Ndiaye, le directeur de la division du Conseil des droits de l'homme et des procédures spéciales du bureau des Nations Unies pour les droits de l'homme a ajouté que le mandat du Groupe de travail n'a jamais été aussi nécessaire qu'aujourd'hui.

« La détention arbitraire est devenue endémique, notamment dans le contexte récent des protestations à travers le monde, utilisée comme une arme de répression et d'élimination de toute opposition », a dit M. Ndiaye.

M. Sow a ajouté que le Groupe de travail est un véritable mécanisme universel pour combattre les cas de privation arbitraire de liberté.