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Navi Pillay appelle la Moldova à mettre fin aux discriminations

Navi Pillay appelle la Moldova à mettre fin aux discriminations

Le centre de Chisinau, capitale de la Moldova.
A l'issue d'une visite de quatre jours en Moldava, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a souligné vendredi qu'il était primordial pour les autorités moldaves d'assurer l'indépendance de la justice, de combattre les discriminations et de protéger les droits des minorités.

A l'issue d'une visite de quatre jours en Moldova, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a souligné vendredi qu'il était primordial pour les autorités moldaves d'assurer l'indépendance de la justice, de combattre les discriminations et de protéger les droits des minorités.

Il s'agissait de la première visite dans ce pays pour un Haut commissaire aux droits de l'homme. Mme Pillay a noté que « le pays s'est clairement engagé pour renforcer la démocratie et a entrepris une série de réformes ambitieuses. »

« J'ai apprécié l'esprit positif de mes rencontres ainsi que l'engagement du gouvernement à entreprendre des réformes pour assurer une meilleure protection des droits de l'homme », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse dans la capitale Chisinau.

« Cependant, j'étais troublée par le message de certains qui ont dit que certaines catégories de la population devraient attendre pour avoir la reconnaissance de leurs droits, notamment les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles. J'étais claire que s'agissant de droits de l'homme, il faut agir tout de suite », a-t-elle ajouté.

Mme Pillay a également fait part de son impression de la pauvreté qui est répandue dans le pays. « J'ai constaté la pauvreté et des privations qu'endurent de nombreux Moldaves. Des salaires très faibles et des infrastructures en mauvais état ont des implications négatives pour la réalisation des droits économiques et sociaux de la population », a-t-elle déclaré.

Un grand nombre de questions que Mme Pillay a abordé avec les autorités moldaves, avaient déjà été identifiés par le gouvernement lors de la Revue périodique universelle du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies il y a un mois. Parmi ces questions qui restent prioritaires il y a le problème de la traite d'êtres humains, particulièrement de filles et de femmes. Malgré une volonté manifeste du gouvernement de combattre ce phénomène, il reste une source d'inquiétude majeure.

Une autre question qui reste encore entière est le traitement réservé aux personnes qui souffrent de maladies mentales et qui se trouvent confinées dans des institutions psychiatriques fermées. Mme Pillay a visité l'hôpital psychiatrique de Chisinau mercredi et elle a parlé avec des patients et des membres du personnel et elle s'est dite frappée par le manque de possibilités pour ceux qui y sont enfermés de retrouver leur liberté.

« Il est évident que des réformes sont nécessaires pour assurer l'égalité et la dignité des personnes qui souffrent de handicaps mentaux et intellectuels. En général, les personnes handicapées ont besoin d'être intégrées et non pas exclues et il faut s'efforcer de les inclure le plus possible dans la vie de la communauté plutôt que de les enfermer », a souligné Mme Pillay.

La Haut commissaire a également évoqué l'importance du respect des droits des minorités, en particulier pour les musulmans, les juifs et les roms qui font souvent l'objet de discriminations, ou sont même « systématiquement exclus » en Moldova.

« Mon message au gouvernement, et à la population, est que la diversité est parmi nos plus hautes valeurs. Une démocratie est d'autant plus forte qu'elle est capable de protéger ses membres les plus vulnérables », a rappelé Mme Pillay.

La mission de la Haut commissaire a inclus une visite dans la région séparatiste de Transnistrie où elle s'est entretenue avec les autorités de facto sur les conditions de détention dans les prisons de la région, y compris l'utilisation de la torture, de détentions arbitraires et de mauvais traitements. Elle a précisé que le fait que le HCDH travaille avec les autorités de facto, ne signifie pas que l'ONU leurs confère une quelconque légitimité.