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La CPI poursuit son enquête sur les crimes commis en Libye

Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo.
Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo.

La CPI poursuit son enquête sur les crimes commis en Libye

Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a indiqué mercredi qu'il poursuivait son enquête sur les crimes dont est accusé Saïf al Islam Qadhafi, le fils de l'ancien dirigeant libyen, Mouammar Qadhafi, ainsi que sur les viols qui auraient été commis dans le pays lors du conflit qui vient de se terminer.

« Les enquêtes du Bureau se concentrent actuellement à la fois sur la collecte de preuves contre Saïf al Islam Qadhafi et (l'ancien chef des services de renseignement libyen) Abdullah Al-Senussi, pour préparer un éventuel procès, et sur les crimes liés au genre en Libye », a dit le Procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, devant le Conseil de sécurité.

Vendredi, le Procureur de la CPI avait indiqué être en contact informel avec Saïf al Islam Qadhafi, qui est recherché pour crimes contre l'humanité.

« Nous avons reçu des questions d'individus liés à Saïf al Islam concernant les conditions légales associées à son éventuelle reddition à la Cour », a précisé mercredi Luis Moreno-Ocampo.

« D'un autre côté, nous avons reçu des informations selon lesquelles un groupe de mercenaires pourrait tenter de faciliter sa fuite de Libye », a-t-il ajouté. « Nous appelons les Etats à faire tout ce qu'ils peuvent pour empêcher une telle opération. C'est à Saïf al Islam Qadhafi et à Abdullah Al Senussi de décider s'ils se rendent eux-mêmes, restent cachés, ou tentent de s'échapper vers un autre pays ».

Fin juin, la CPI a délivré trois mandats d'arrêt à l'encontre de Mouammar Qadhafi, Saïf al Islam Qadhafi et Abdullah Al-Senussi pour des crimes contre l'humanité commis en Libye à travers l'appareil d'Etat libyen et les forces de sécurité.

S'agissant des poursuites contre Mouammar Qadhafi, qui est décédé le 20 octobre, la CPI cherche à obtenir un document certifiant sa mort avant de décider de clore le dossier.

Luis Moreno-Ocampo a indiqué qu'au cours du weekend dernier, son bureau avait effectué une première mission d'évaluation en Libye pour préparer la collecte de preuves supplémentaires sur le territoire où les crimes présumés ont eu lieu.

Le Bureau du Procureur examine notamment les allégations de viols qui auraient été commis par les forces de sécurité de Mouammar Qadhafi. « Même s'il est prématuré de tirer des conclusions sur des chiffres précis, les informations et les preuves indiquent qu'à ce stade des centaines de viols ont été commis lors du conflit », a dit M. Moreno-Ocampo.

Il a ajouté que ses services avaient interrogé un nombre limité de victimes qui ont été enlevées et violées dans des lieux de détention secrets.

Le Procureur de la CPI a souligné qu'il y avait également « des allégations de crimes commis par les forces de l'OTAN, des allégations de crimes commis par les forces associées au Conseil national de transition libyen (CNT), dont la détention présumée de civils soupçonnés d'être des mercenaires et le meurtre présumé de combattants détenus, ainsi que des allégations d'autres crimes commis par des forces pro-Qadhafi. » « Ces allégations seront étudiées de manière impartiale et indépendante par le Bureau », a-t-il ajouté.