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HCR : un an après les violences, le sud du Kirghizistan a encore besoin d'un soutien

HCR : un an après les violences, le sud du Kirghizistan a encore besoin d'un soutien

Des femmes et des enfants ouzbeks ayant fui des violences ethniques au Kirghizistan (juin 2010)
Alors que les élections présidentielles au Kirghizistan sont prévues pour ce dimanche, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé vendredi à un soutien continu pour le sud du pays plus d'un an après la vague de violences de juin 2010.

« Alors que la situation globale est pacifique, des tensions persistent toutefois dans certaines localités qui ont été le théâtre de violences intercommunautaires durant l'été 2010 », a dit un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève.

Des centaines de personnes avaient trouvé la mort ou avaient été blessées durant cette période, plusieurs milliers de maisons et de commerces avaient été pillés et détruits, et 400.000 personnes avaient été déplacées dans leur pays ou en Ouzbékistan.

Le Président Otunbaeva, le Parlement et d'autres parties concernées ont appelé tous les citoyens du Kirghizistan à démontrer un respect mutuel et de la tolérance ainsi qu'à éviter toute action qui pourrait contribuer à alimenter le conflit en raison de l'origine nationale, régionale ou pour des motifs religieux.

L'année dernière, le HCR a fourni une aide d'urgence vitale en matière de protection et d'articles non alimentaires à environ 400.000 personnes déplacées.

Un programme d'abri d'urgence et de logement de transition a appuyé le retour et la réintégration pour environ 15.000 familles qui avaient perdu leur maison – avec de nouvelles maisons chauffées, respectant les normes antisismiques et culturellement acceptables – avant le début de l'hiver 2010-11.

« Nos activités ont également concerné des zones exposées au conflit – certaines étant très isolées – dans les provinces instables de la vallée de Ferghana au sud du Kirghizistan qui bordent l'Ouzbékistan et le Tadjikistan », a dit le porte-parole du HCR.

Les équipes du HCR continuent de suivre la situation dans 50 localités et d'assister les communautés et les autorités afin de rapidement identifier et atténuer les sources de conflit. Plus de cent projets communautaires à impact rapide visent à encourager la réconciliation via de petites infrastructures, des moyens d'existence et des activités de communication.

En janvier 2011, le HCR a lancé un appel supplémentaire d'un montant de 11,4 millions de dollars pour continuer les interventions dans le secteur de la protection et mettre en œuvre des activités de consolidation de la paix qui encouragent la réconciliation et empêchent une reprise du conflit et du déplacement.

Grâce au généreux soutien des donateurs, le HCR a obtenu des résultats tangibles pour réduire les tensions et les sources potentielles de conflit.

« Cependant, plusieurs objectifs importants, y compris nos efforts pour la réconciliation, sont actuellement mis en péril par un manque de financement de plus de trois millions de dollars », a dit Adrian Edwards.

En particulier, le HCR a besoin de fonds pour aider des personnes vulnérables, y compris des personnes déplacées internes et des rapatriés, à survivre durant l'hiver qui arrive, avec les températures qui tombent à nouveau à moins 10-15 degrés Celsius, même dans les vallées densément peuplées du Kirghizistan, un pays montagneux. On compte près de 60.000 personnes qui sont encore déplacées dans le pays.