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Les petits agriculteurs doivent avoir un meilleur accès aux marchés - expert

Un agriculteur au Soudan.
Un agriculteur au Soudan.

Les petits agriculteurs doivent avoir un meilleur accès aux marchés - expert

Le Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, a estimé lundi qu'il fallait permettre aux petits agriculteurs d'accéder aux marchés mondiaux et de négocier des contrats plus équitables afin de faire plus de bénéfices lors des ventes.

« Depuis trop longtemps, les agriculteurs ont été contraints de survivre de l'agriculture, ou, une fois endettés, de céder leur terrain et leur travail à des conditions proches de l'exploitation. Notre incapacité à aider les petits agriculteurs à accéder aux marchés et à vivre décemment de l'agriculture est un élément clé de la faim », a déclaré le Rapporteur spécial, lors de sa présentation annuelle devant l'Assemblée générale de l'ONU.

« Nous devons autonomiser les petits exploitants pour qu'ils puissent négocier avec les acheteurs des termes décents de vente et nous devons explorer des modèles commerciaux davantage ouverts à tous. Les gouvernements ne doivent pas refuser d'assumer leur responsabilité de superviser les arrangements entre les agriculteurs et les acheteurs », a-t-il ajouté.

Selon le Rapporteur spécial, ces dernières années, l'augmentation du nombre d'investisseurs étrangers qui achètent de grandes superficies de terres cultivables ont focalisé l'attention des gouvernements. Cependant, peu d'attention a été portée sur les contrats entre les petits exploitants et les grandes firmes.

« Le monde en développement est un marché d'achat. Alors que les prix des denrées alimentaires sont élevés, les agriculteurs ont du mal à faire des bénéfices à cause de leur difficulté à négocier », a expliqué M. De Schutter.

L'expert indépendant a recommandé l'établissement de contrats plus justes incluant des prix minimums garantis, des mécanismes de règlement des différends et la possibilité de réserver une partie des terres pour l'alimentation familiale ou communautaire des petits exploitants.

Sans ce type de mesures, M. De Schutter craint que les petits exploitants ne soient pris dans une spirale de dettes et que l'insécurité alimentaire se propage.

« Si les agriculteurs ne sont en mesure d'accéder au savoir-faire technique, aux circuits de distribution et aux marchés que via les investisseurs, ils peuvent être piégés dans un cycle malsain », a prévenu l'expert.

Il a également encouragé les initiatives d'agriculteurs de pays en développement pour former des coopératives afin d'accéder plus facilement aux marchés.