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Myanmar : le nouveau gouvernement doit s'attaquer aux violations des droits

Myanmar : le nouveau gouvernement doit s'attaquer aux violations des droits

Tomás Ojea Quintana.
Malgré les mesures positives prises par le nouveau gouvernement du Myanmar, telles que l'assouplissement des restrictions visant les médias et des projets de loi sur les partis politiques et les manifestations, de nombreuses violations des droits humains demeurent, a déclaré mercredi un expert des Nations Unies, appelant à la libération rapide de tous les prisonniers politiques.

Malgré les mesures positives prises par le nouveau gouvernement du Myanmar, telles que l'assouplissement des restrictions visant les médias et des projets de loi sur les partis politiques et les manifestations, de nombreuses violations des droits humains demeurent, a déclaré mercredi un expert des Nations Unies, appelant à la libération rapide de tous les prisonniers politiques.

« Des violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme existent au Myanmar depuis de nombreuses années », a dit le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme au Myanmar, Tomás Ojea de Quintana, devant la Troisième commission de l'Assemblée générale de l'ONU.

« Je continue de recevoir des allégations de telles violations à ce jour. Des mesures visant à garantir la justice, notamment l'accès à la vérité, sont essentielles pour que le Myanmar affronte son passé et les défis actuels en matière de droits humains pour progresser vers la réconciliation nationale », a-t-il expliqué.

Tout en se félicitant de la libération de quelque 200 prisonniers de conscience la semaine dernière, et notant que des amnisties futures sont prévues, il a déclaré que le maintien en détention d'un grand nombre de prisonniers d'opinion est une source de préoccupation. « Il est impératif que le gouvernement achève la libération de tous les prisonniers sans délai », a-t-il souligné.

Il a cité les allégations persistantes de torture et de mauvais traitements pendant les interrogatoires, l'utilisation de prisonniers comme porteurs militaires ou « boucliers humains », et le transfert de prisonniers vers des prisons dans des régions éloignées où ils sont incapables de recevoir des visites familiales ou des paquets de nourriture et de médicaments .

« Le gouvernement du Myanmar devrait prendre des mesures immédiates pour améliorer les conditions de détention et le traitement des prisonniers », a-t-il dit.

Côté positif, M. Quintana s'est dit encouragé par l'engagement du gouvernement à faire des réformes et par les priorités définies par le Président Thein Sein, notamment la protection des droits de l'homme et des libertés, le respect de la primauté du droit et une justice indépendante et transparente.

L'expert a cité l'adoption d'un projet de loi permettant la formation de syndicats et le droit de grève, et un projet de loi encore devant le Parlement, qui permettrait aux partis politiques jusque-là exclus, tels que la Ligue nationale pour la démocratie du Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, de s'inscrire officiellement.

Notant le récent assouplissement des restrictions concernant les médias et l'Internet, notamment la levée des interdictions pesant sur les sites web d'informations étrangers, et un projet de loi sur les rassemblements et manifestations pacifiques, il a appelé à la suppression des dispositions limitant les manifestations à des lieux désignés et l'introduction d'autres dispositions interdisant l'usage excessif de la force pour disperser des rassemblements considérés comme illégaux.