Un expert de l'ONU plaide pour l'arrêt de l'isolement en cellule des détenus
« Ségrégation, isolement, séparation, cellule, le trou, le Supermax, l'Unité de logement sécurisé, le confinement, quel que soit le nom, l'isolement en cellule devrait être banni par les Etats comme punition ou technique d'extorsion », a déclaré Juan E. Méndez devant les Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU.
« L'isolement en cellule est une mesure très sévère qui est contraire à la réhabilitation, l'objectif du système pénitencier », a ajouté l'expert indépendant de l'ONU lors de la présentation de son premier rapport devant l'Assemblée générale.
Pour M. Méndez, « l'isolement social est l'un des éléments les plus néfastes de l'isolement en cellule » car cette pratique « réduit les contacts sociaux à un minimum absolu ».
« Un nombre significatif de personnes va connaître de graves problèmes de santé quels que soient la période, l'endroit et l'existence de facteurs personnels préexistants », a-t-il ajouté.
L'expert a plaidé en faveur d'une interdiction totale de l'isolement de plus de 15 jours. Il a également appelé à mettre un terme aux pratiques d'isolement en cellule lors de détentions préventives et à les bannir pour l'emprisonnement des jeunes et des personnes souffrant de handicaps mentaux. Pour M. Méndez, ce type d'isolement forcé peut être assimilé à « un traitement cruel, inhumain ou dégradant lorsqu'il utilisé comme une sanction ».
« L'isolement en cellule ne devrait être utilisé que dans des circonstances exceptionnelles, pour un période de temps la plus courte possible », a martelé l'expert. « Les Etats doivent aussi respecter des garanties internes et externes afin de fournir la meilleure protection possible des droits des individus lorsque l'isolement en cellule est utilisé ».