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ONU : le tourisme durable recèle un grand potentiel pour le développement

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ONU : le tourisme durable recèle un grand potentiel pour le développement

En visite en Corée du Sud, la Vice Secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, a salué dimanche le potentiel de l'industrie du tourisme à créer des emplois, stimuler les économies et sortir les populations de la pauvreté.

Lors d'un discours à la tribune de la 19ème session de l'Assemblée générale de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT) qui a lieu à Gyeongju en République de Corée, Mme Migiro a noté que le tourisme est devenu l'un des secteurs de l'économie les plus importants et elle a exhorté les gouvernements, les bailleurs de fonds et les institutions financières internationaux à « débloquer le potentiel du tourisme ».

Dans un tiers des pays en voie de développement, le tourisme est le principal produit d'exportation, et le secteur s'est montré résilient face à la crise économique mondiale.

« Le tourisme responsable recèle un grand potentiel pour contribuer à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), » a dit la Vice Secrétaire générale.

Mme Migiro a indiqué qu'elle avait été personnellement témoin des bénéfices que le tourisme peut apporter dans son village natal sur le flanc du mont Kilimandjaro en Tanzanie, à proximité de la plaine du Serengeti et du cratère de Ngorongoro.

« Au fil des années, j'ai vu comment le tourisme a contribué à changer la face de ce paysage majestueux en apportant des hôtels de luxe, des routes goudronnées et des emplois. Des personnes du monde entier sont venues voir les merveilles de mon pays, et du continent africain. Ils ont découvert la diversité et la richesse des cultures et des traditions. Nous avons tissé des relations et facilité la compréhension mutuelle. C'est la grande force du tourisme, » a expliqué Mme Migiro.

Malgré le potentiel économique du tourisme, les bailleurs de fonds internationaux et les institutions de développement n'ont toujours pas fait de cette industrie une priorité. « Le tourisme ne figure pas non plus en haut de nos priorités pour des politiques de durabilité. Nous devrions travailler pour changer cela et je vous encourage à plaider pour utiliser le potentiel du tourisme à créer des emplois et à attirer les investissements étrangers pour stimuler les économies locales, » a souligné Mme Migiro.

Cependant, la Vice Secrétaire générale a rappelé que le tourisme continuerait à prospérer seulement s'il respecte les valeurs de liberté, d'égalité, de tolérance, de respect pour la nature et de la dignité humaine.

Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) intitulé « Changement climatique et politiques de tourisme dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) », recommande que davantage d'attention soit accordée à la question du climat par le secteur du tourisme.

Une étude récente montre que la majorité de l'énergie utilisée par le secteur du tourisme provient des carburants fossiles et que le secteur est responsable d'environ 5% du total des émissions de gaz à effet de serre au monde. L'aviation est responsable de 40% des émissions du secteur, alors que le transport routier représente 32% et l'hébergement 21%.

« Les politiques doivent apporter des solutions adaptées à leurs propres circonstances. Le rapport souligne l'ampleur des défis auxquels nous faisons face, et apporte des informations précises et utiles pour arriver à identifier de telles solutions, » a déclaré le chef de la section Production et consommation de la Division technologie, industrie et économie du PNUE, Arab Hoballah.

Le rapport met en évidence qu'il est possible d'identifier l'impact actuel et futur et d'identifier les besoins d'adaptation en citant les exemples de l'Autriche, de l'Allemagne, de l'Irlande et de l'Afrique du sud. La conclusion du rapport montre que dans presque tous les pays, les objectifs d'adaptation doivent encore être définis.

« La réduction de l'impact du tourisme sur le climat est essentielle pour le développement et la croissance de l'industrie, tant pour respecter les grandes politiques en matière climatique, mais aussi pour conserver les sites que les touristes veulent visiter, » a rappelé le chef du Centre pour l'entreprenariat de l'unité tourisme de l'OCDE, Alain Dupeyras.