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L'ONU met en garde contre le maintien de troupes dans la zone contestée d'Abyei

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

L'ONU met en garde contre le maintien de troupes dans la zone contestée d'Abyei

Le climat reste tendu dans la zone d'Abyei, qui doit décider si elle veut être rattachée au Soudan du Sud ou rester au Soudan, et le déploiement de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) est une réussite importante au vu des nombreux obstacles rencontrés, a déclaré jeudi le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

« Les Forces armées du Soudan (SAF) et l'Armée de libération du peuple du Soudan (SPLA) sont respectivement présentes au nord et au sud de la rivière Kiir/Bahr Al Arab. Bien que la FISNUA n'ait pas observé de mouvements importants de part et d'autre de la rivière, ni d'altercations entre les deux forces, le climat reste tendu », a dit M. Ladsous dans un exposé devant le Conseil de sécurité.

« La présence de mines demeure également un sujet de préoccupation, comme en témoigne la mort tragique de quatre soldats éthiopiens le 2 août lors de l'explosion d'une mine terrestre », a-t-il ajouté.

Hervé Ladsous a regretté le manque de progrès dans la mise en œuvre de l'accord du 20 juin prévoyant le retrait de toutes les forces armées de la zone, la FISNUA devenant la seule présence militaire à Abyei. « Malheureusement, à la date d'aujourd'hui, la FISNUA n'a pas observé de progrès significatifs concernant le retrait des forces armées de la zone d'Abyei », a dit M. Ladsous. Selon lui, ce retrait est indispensable pour faciliter le retour des déplacés et créer les conditions pour une migration pacifique saisonnière des bergers Misseriya.

Le Secrétaire général adjoint a rappelé que la communauté humanitaire assistait une population déplacée d'environ 110.000 personnes à Agok et dans l'Etat de Warrap au Soudan du Sud. « Malheureusement la distribution de l'aide humanitaire est toujours handicapée par les inondations et les restrictions relatives à l'émission des autorisations de vol et de sécurité », a-t-il dit.

La FISNUA compte aujourd'hui 1.780 troupes déployées sur le terrain. Depuis le 23 août, la Force a commencé à patrouiller dans la ville d'Abyei et dans d'autres villes de la zone, ainsi que le long des routes principales. La Mission a également effectué des patrouilles et opérations de reconnaissance aériennes.

« Le déploiement de la FISNUA est une réussite importante au vu des nombreux obstacles auxquels la mission a dû faire face, y compris des délais dans l'émission des autorisations de vol et d'accès routier qui ont causé une pénurie de carburant et de rations, des délais dans l'émission de visas et de cartes de séjour ainsi que de fortes pluies », a souligné le Secrétaire général adjoint, qui a précisé qu'il était prévu de déployer 900 troupes supplémentaires avant la fin octobre.

Le Conseil de sécurité a décidé fin juin de créer la FISNUA pour une période de six mois, avec un effectif maximum de 4.200 militaires, 50 policiers et du personnel civil, afin d'assurer la sécurité dans la zone controversée d'Abyei à la limite entre le Soudan et le Soudan du Sud.