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Une résolution sur la Syrie bloquée au Conseil de sécurité

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Photo/Pierre Albouy
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Photo/Pierre Albouy

Une résolution sur la Syrie bloquée au Conseil de sécurité

Une résolution condamnant la répression en Syrie n'a pas été approuvée mardi par le Conseil de sécurité en raison du vote négatif de la Chine et de la Russie, deux membres permanents ayant un droit de veto.

Une résolution condamnant la répression et les violations des droits de l'homme par les autorités syriennes n'a pas été approuvée mardi par le Conseil de sécurité en raison du vote négatif de la Chine et de la Russie, deux membres permanents ayant un droit de veto.

Lors du vote sur cette résolution mardi soir, neuf des quinze pays membres du Conseil de sécurité se sont déclarés favorables à son adoption, quatre se sont abstenus (Inde, Brésil, Liban et Afrique du Sud) et deux ont voté contre.

La résolution, qui était présentée par la France, l'Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni, condamnait vivement « la poursuite des violations graves et systématiques des droits de l'homme et l'usage excessif de la force contre des civils par les autorités syriennes » et exigeait « une fin immédiate de toutes les violences. » Elle menaçait également la Syrie d'éventuelles sanctions à l'avenir.

La situation en Syrie inquiète depuis plusieurs mois déjà les Nations Unies et le Conseil de sécurité a fait plusieurs déclarations dans ce sens. Au début du mois d'août, le Conseil avait fait part de « sa grave préoccupation concernant la détérioration de la situation en Syrie » et avait appelé les autorités syriennes à « respecter pleinement les droits de l'homme ». « Ceux qui sont responsables des violences devraient rendre des comptes », avait averti le Conseil de sécurité.

La résolution qui a été rejetée aujourd'hui exigeait que les autorités syriennes cessent immédiatement de violer les droits de l'homme et coopèrent pleinement avec le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH). Elle exigeait également la libération de tous les prisonniers politiques en Syrie et le retour des réfugiés syriens en toute sécurité. La résolution appelait tous les Etats à s'abstenir de vendre des armes à la Syrie.

Après le rejet de la résolution, les pays qui avaient proposé le texte ont fait part de leur déception, estimant avoir présenté une résolution modérée sans sanctions précises afin d'accommoder tous les pays membres du Conseil de sécurité.

Parmi ceux qui ont voté contre, le manque d'équilibre du projet de résolution a été évoqué, notamment le fait que l'opposition syrienne et la violence qu'elle aurait commise n'y figurait pas. Les Représentants permanents chinois et russe auprès des Nations Unies ont déclaré que la résolution n'aiderait pas à retrouver la paix en Syrie mais risquait au contraire d'exacerber les tensions.

D'autres pays, l'Afrique du Sud en particulier, ont évoqué un manque de confiance envers les pays qui ont proposé et soutenu le projet de résolution, estimant qu'à d'autres occasions ces pays avaient dépassé les limites fixées par les mandats du Conseil.