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L'ONU appelle à renforcer la lutte contre la piraterie en mer

L'ONU appelle à renforcer la lutte contre la piraterie en mer

Un bateau australien intercepte des pirates dans le golfe d'Aden.
A l'occasion de la Journée mondiale de la mer, le Secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI), Efthimios E. Mitropoulos, a attiré l'attention sur les efforts que déploie l'OMI depuis plusieurs années pour combattre la piraterie moderne lors d'une manifestation jeudi au siège de l'organisation à Londres.

« Du début des années 1980 jusqu'à une date récente, l'OMI a axé sa campagne contre la piraterie sur les points chauds traditionnels que constituaient les détroits de Malacca et de Singapour et la mer de Chine méridionale. Grâce à une série de mesures, élaborées et mises en œuvre avec l'étroite et très précieuse coopération des États côtiers, ainsi qu'avec le soutien sans faille du secteur des transports maritimes, le fléau de la piraterie dans ces eaux est aujourd'hui très affaibli, » a rappelé M. Mitropoulos.

Depuis quelques années, le phénomène est apparu dans d'autres zones du monde, plus particulièrement, mais pas uniquement, dans les eaux au large de la côte somalienne, dans le golfe d'Aden, la mer d'Arabie et l'ensemble de l'océan Indien. Ce sont désormais les pétroliers provenant du golfe Persique et du golfe d'Oman qui sont devenus la cible des pirates.

« Dans le cas de la Somalie, le mode opératoire est l'enlèvement et la demande de rançon. La situation évolue en permanence, mais plusieurs centaines de marins sont actuellement gardés en otages à bord de navires détournés et resteront en captivité en moyenne six mois, » a expliqué le Secrétaire général de l'OMI.

Au cours de la seule année 2010, 4.185 marins ont été attaqués par des pirates utilisant des armes à feu, voire des lance-grenades; 1.090 d'entre eux ont été pris en otages et 516 utilisés comme boucliers humains. Il a été signalé que pas moins de 488 marins avaient fait l'objet de violences psychologiques ou physiques graves.

« Si des gens de mer innocents sont les premières victimes de ces délits, l'économie mondiale en pâtit également : le coût annuel est aujourd'hui estimé à un chiffre situé entre 7 et 12 milliards de dollars des États-Unis. Le golfe d'Aden, par lequel passe plus de 12% du volume total de pétrole transporté par mer, pourrait perdre beaucoup de son importance stratégique, alors que les navires, choisissant de faire le détour par le cap de Bonne Espérance pour éviter les attaques de pirates, ont à entreprendre des traversées bien plus longues, dont les coûts sont plus élevés et qui ont des répercussions sur l'environnement, » a souligné M Mitropoulos.

Selon l'OMI, les Nations Unies, les alliances d'États, les gouvernements, les forces militaires, les compagnies maritimes, les exploitants et les équipages des navires, ont tous un rôle essentiel à jouer, pour débarrasser le monde du danger que constituent les actes de piraterie dans cette vaste étendue qu'est l'océan Indien. L'OMI s'est placée au cœur des efforts déployés mais elle ne peut pas apporter une solution immédiate à la question à elle seule, puisque même si les actes de piraterie se manifestent en mer, l'origine du problème se situe à terre.

« Il faut faire davantage; il faut notamment appréhender, traduire en justice et punir tous ceux qui participent à des actes de piraterie, retrouver les sommes versées en rançon et confisquer les produits du crime provenant des navires détournés, si l'on veut pouvoir atteindre l'objectif ultime, qui est de reléguer la piraterie dans l'histoire, » a affirmé M. Mitropoulos. « En attendant, nos pensées et prières accompagnent les gens de mer qui sont actuellement dans les mains des pirates. Puissent-ils tous être libérés sains et saufs et rendus prochainement à leurs familles ».