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ONU : justice, réconciliation, et contrôle des armes, priorités de la Libye nouvelle

B. Lynn Pascoe.
B. Lynn Pascoe.

ONU : justice, réconciliation, et contrôle des armes, priorités de la Libye nouvelle

Alors que des affrontements se poursuivent en Libye entre les forces du Conseil national de transition (CNT) et les partisans de l'ex-dirigeant Mouammar Qadhafi, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, a souligné lundi que les priorités étaient aujourd'hui la réconciliation et l'unité nationale, le contrôle des stocks d'armes et la sécurisation de charniers afin de garantir la justice pour les familles de victimes.

« Premièrement, il est essentiel de franchir des étapes dans la réconciliation et l'unité nationale et de garantir que tous les groupes militaires sont ramenés sous un commandement unifié et que l'autorité politique du CNT soit effective », a déclaré B. Lynn Pascoe dans un exposé devant le Conseil de sécurité sur la situation en Libye.

« La formation d'un nouveau gouvernement intérimaire qui reflète la pleine diversité de la société libyenne va constituer une étape cruciale dans cette direction. Nous espérons que le nouveau gouvernement va bientôt être annoncé et que le soutien de la nouvelle Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et d'autres partenaires vont commencer à travailler sur ces problèmes critiques », a-t-il ajouté.

Il a ensuite souligné l'importance pour le CNT et la communauté internationale d'établir un contrôle sur les stocks d'armes sophistiquées y compris des missiles sol-air, amassés par le gouvernement de Mouammar Qadhafi.

« La circulation de ces armes et le risque qu'elle tombe entre les mains de terroristes sont source de sérieuse inquiétude », a estimé le chef des affaires politiques de l'ONU en précisant que le contrôle d'armes chimiques est primordial.

« Le 22 septembre dernier, de nouvelles informations ont fait état de la découverte par les forces associées aux CNT de matériels d'armes chimiques, situé dans la zone de Jufra, environ à 700 kilomètres au sud de Tripoli », a-t-il ajouté.

Enfin, B. Lynn Pascoe a estimé que l'une des priorités était de faire la lumière sur les fosses communes notamment celles qui se situent à proximité de la prison d'Abu Salim à Tripoli où plus de 1.270 prisonniers ont été tués en juin 1996. Cette découverte indique l'ampleur des crimes et des violations des droits humains perpétrés par l'ancien régime contre son peuple, a déclaré le chef des affaires politiques.

« Simultanément tous les efforts doivent être déployés pour éviter que des attaques de représailles à l'encontre des membres et des militants de l'ancien régime soient commises », a dit le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU.

Il a aussi exprimé son inquiétude sur la protection des migrants africains.

« Les Nations Unies ont facilité l'évacuation de plus de 200.000 personnes depuis le début de la crise alors que beaucoup d'autres qui ont besoin d'une assistance sont restées dans le pays et dans des camps de transit », a dit B. Lynn Pascoe.

« La Libye est confrontée à de nombreux défis dans la phase post-conflit mais je suis sûr que le peuple libyen va les surpasser avec notre soutien et notre assistance collective », a conclu B. Lynn Pascoe.

Samedi, dans un discours à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, un haut responsable du Conseil national de transition (CNT) de Libye, Mahmoud Jibril, a appelé la communauté internationale à continuer d'aider son pays afin que la Libye nouvelle devienne un modèle de démocratie et de développement.

« Aujourd'hui je me tiens devant vous pour montrer au monde entier que la Libye nouvelle est en train de naître », a dit M. Jibril déplorant que deux ans auparavant le dirigeant aujourd'hui déchu Mouammar Qadhafi ait déchiré la Charte des Nations Unies devant l'Assemblée générale.