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L'ONU propose une approche commune et concertée sur la sûreté nucléaire

L'ONU propose une approche commune et concertée sur la sûreté nucléaire

Des inspecteurs dans une installation nucléaire.
Les accidents nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima mettent en évidence le besoin d'une meilleure régulation internationale, a dit jeudi le Secrétaire général Ban Ki-moon lors d'une réunion sur la sûreté nucléaire.

À l'occasion d'une réunion de haut niveau sur la sûreté nucléaire jeudi à New York, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rappelé que les accidents nucléaires de la centrale de Tchernobyl il y a 25 ans et celui de la centrale de Fukushima Daiichi au Japon il y a à peine six mois, mettent en évidence le besoin d'une meilleure régulation internationale.

« Ensemble, ces accidents doivent servir à éveiller les consciences des populations de la Terre. Après tout, les effets des accidents nucléaires ne respectent aucune frontière. Pour protéger convenablement nos populations, nous devons avoir un consensus et une action international forte : nous avons besoin de standards de sécurité solides, » a déclaré le Secrétaire général.

Le Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano, a depuis Vienne, où se tient actuellement la Conférence générale de l'AIEA, envoyé un message de soutien dans lequel il revient sur les retombées de l'accident de Fukushima Daiichi au Japon.

« La confiance publique dans la sûreté nucléaire a été profondément ébranlée partout dans le monde. Cela est parfaitement compréhensible. L'anxiété publique doit être prise très au sérieux. Je pense que la confiance peut être rétablie avec le temps, mais uniquement si les gouvernements, les régulateurs, les opérateurs des centrales et l'AIEA travaillent ensemble pour renforcer la sûreté nucléaire partout et s'ils font preuve d'une grande transparence. J'espère que votre réunion sera une contribution solide dans ce sens, » a dit M. Amano.

Le chef de l'AIEA a rappelé qu'un plan d'action a été adopté suite à la Conférence ministérielle de l'AIEA qui a eu lieue à Vienne en juin. « Les éléments clés du plan d'action incluent un accord entre tous les Etats membres ayant un programme nucléaire pour entreprendre rapidement une évaluation nationale de la conception des centrales nucléaire afin de mesurer leurs résistance à des phénomènes naturels extrêmes sur la base des leçons de la centrale de Fukushima Daiichi et de prendre des mesures correctives si nécessaire, » a-t-il expliqué.

M. Amano reconnait que l'accident de Fukushima Daiichi fut terrible, mais il n'entraînera pas la fin de l'énergie nucléaire. Les dernières projections de l'AIEA montrent au contraire que l'utilisation mondiale de l'énergie atomique continuera d'augmenter dans les décennies à venir. Cette croissance reflète les facteurs inchangés tels que la demande accrue d'énergie, les préoccupations liés aux changements climatiques, la diminution des réserves de pétrole et de gaz, et les incertitudes sur les livraisons de carburants fossiles.

De son côté, le Président de l'Assemblée générale Nassir Abdulaziz Al-Nasser a applaudi le Plan d'action adopté par la Conférence ministérielle de l'AIEA. « L'importance du Plan d'action de l'AIEA ne peut pas être sous-estimée, puisqu'il montre la voie à suivre pour l'établissement d'un cadre efficace et fiable pour la sûreté nucléaire dans le monde, » a dit M. Al-Nasser.

« Un usage sûr et efficace de l'énergie nucléaire peut faire avancer le bien-être des Etats et des populations et aider à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Un examen sérieux de l'usage sûr et efficace de l'énergie nucléaire doit donc prendre en compte les domaines étroitement liés, dont le désarmement atomique, les progrès des objectifs de non-prolifération et la prévention du terrorisme nucléaire, » a souligné le Président de l'Assemblée générale.