L'actualité mondiale Un regard humain

Soudan du Sud : afflux croissant de réfugiés depuis le Kordofan, selon le HCR

Des civils du Sud Kordofan à l'extérieur du site de l'ONU à Kadugli après avoir fui des combats.
Des civils du Sud Kordofan à l'extérieur du site de l'ONU à Kadugli après avoir fui des combats.

Soudan du Sud : afflux croissant de réfugiés depuis le Kordofan, selon le HCR

Plus de 8.000 civils ont fui vers le Soudan du Sud pour échapper aux combats dans l'Etat du Kordofan méridional au Soudan voisin, a indiqué vendredi le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Plus de 8.000 civils ont fui vers le Soudan du Sud pour échapper aux combats dans l'Etat du Kordofan méridional au Soudan voisin, a indiqué vendredi le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les nouveaux arrivants sont principalement des réfugiés de la région des montagnes de Nuba au centre du Soudan, qui avaient commencé à rejoindre le Soudan du Sud en juillet suite aux lourds combats et aux bombardements aériens.

« Toutefois, depuis la semaine dernière, il y a une augmentation des arrivées avec jusqu'à 500 personnes par jour. On comptait 100 personnes par jour au mois d'août », a précisé un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.

« Ce sont les premiers réfugiés qui rejoignent le Soudan du Sud, depuis son accession à l'indépendance, et nous attendons davantage d'arrivées avec des informations persistantes faisant état de bombardements aériens au Kordofan méridional. Parmi les nouveaux arrivants se trouvent également des Soudanais du Sud qui vivaient dans l'Etat du Sud-Kordofan avant d'avoir été obligés à rentrer du fait de la violence », a-t-il ajouté.

La plupart des personnes déplacées ont marché durant des jours en quête de sécurité dans l'Etat d'Unity au Soudan du Sud, qui est frontalier avec des régions instables, en l'occurrence la zone d'Abyei, le Kordofan méridional et le Nil Bleu.

Ces personnes sont actuellement dispersées dans des zones reculées au nord de l'Etat d'Unity où le manque de pistes d'aéroport et de routes entrave l'accès humanitaire. Pour se rendre auprès de ces personnes, les agences humanitaires utilisent des quads – l'un des rares moyens de transport dans cette zone. Ces motos tout terrain peuvent transporter seulement quelques personnes et un peu de matériel à chaque trajet. Dans la région, des vivres fournis par le PAM ont dû être récemment largués par avion, a précisé le porte-parole du HCR.

« Le HCR a mené une opération d'enregistrement à la frontière et a identifié les personnes les plus vulnérables parmi les nouveaux arrivants pour un suivi individuel. Nous finançons une clinique mobile pour répondre aux besoins en soins de santé, et nos partenaires travaillent pour améliorer les installations de distribution d'eau et d'assainissement et fournir un traitement aux personnes en état de malnutrition sévère.

Parallèlement, nous développons un site pour transférer les réfugiés hors de la zone frontalière. Le travail inclut la construction d'équipements pour la santé, l'école, la distribution d'eau potable et l'assainissement », a précisé Adrian Edwards.

Selon lui, le transport de milliers de déplacés vers le site sera difficile à cause de l'absence ou de la très mauvaise qualité des routes. Les autorités de l'Etat d'Unity ont débuté des réparations urgentes pour rouvrir les routes aux voitures et aux camions. Dans cette attente, la plupart des déplacés devront toutefois rejoindre le nouveau site à pied. Des transports seront spécifiquement organisés pour les personnes les plus vulnérables, afin de leur éviter un trajet difficile, a-t-il précisé.